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CHARLY  dit  "ZIGOUIOUI"
2 avril 2017

« Le sport, c'est une très mauvaise idée : ça fait grossir quand on arrête ! »

Dédicace à mon amie Nadine, fan de la première heure, des léchouilles encore et encore ! Et les amicales pensées de la vieille.

 

"L'unique liberté des chiens est celle de changer de maître, qu'on se le dise !"

 

A l'approche de nos vacances montagnardes, il est question de se remettre à l'entrainement ! Ma studette est aux mains de bricoleurs qui effectuent des travaux de rénovation pour que je puisse en profiter avec un maximum de confort, au Tirol. Je me languis de l'essayer. Deux fois par semaine, pendant quatre heures, je vais par monts et par vaux. Deux semaines que ça dure et comme par hasard le soleil s'est installé au zénith pour suivre mes progrès ! Heureusement, j'ai deux excellents porteurs qui prennent grand soin des bagages que je leur confie. Ce sont les deux seules choses que j'ai dans mon viseur : mon repas champêtre et mon "vieil appartement". Mes maîtres s'imaginent que je leur voue un attachement fusionnel et d'une certaine façon, ils ont bien raison ! Mais c'est pour mon gîte et mon couvert que j'ai un amour immodéré. Je garde ça secret pour ne pas faire de peine à mes vieux, ni les décevoir. D'autant plus qu'aujourd'hui, j'ai besoin de tout le monde, fidèle au poste, car j'entre en territoire inconnu. A peine sorti de la voiture, on s'équipe vite fait et de suite, je suis dans le bain ! Parcours de santé et échauffement sont de mise. Je sens mes partenaires un brin bucolique et ça me rassure. Je crois que notre pas sera plus léger. Le village de Seelbach est le centre de notre parcours, on en fera le tour entre prairie et forêt qui le ceinturent.

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Tout se déroule comme je l'ai finement analysé. Dès la fin de ce parcours sportif, alors que je me porte comme un charme, mon pote m'a invité à lui tenir compagnie pendant sa courte pause. De mon coté, j'ai regretté que le pédiluve ne soit pas encore mis en eau. Les mâts d'acier disposés aux quatre coins du bassin sont prêts à accueillir une toile d'ombrage juste au dessus de ce futur oasis rafraîchissant. Après cette promenade de santé, on s'est engouffré dans un sous bois en prenant un peu le frais. Niché dans une clairière, un petit hameau y a élu domicile. Un sentier herbeux, envahi par les blanches ancolies et les pervenches bleues,étouffe le bruit de nos pas. Sous ma truffe, je devine le parfum des fraisiers planqués sous ce tapis floral protecteur. Les muscaris violacés montent la garde autour de ce pactole qui prend de l'ampleur : mon futur garde-manger ! 

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Les papillons foisonnent dans ce petit coin paradisiaque. Le citron, messager du printemps et le paon du jour sont en effervescence. Quelques abeilles viennent tour à tour courtiser les fleurs du magnolia qui hésitent encore à s'ouvrir.  Elles se laissent voler la vedette par quelques oeufs multicolores, annonciateurs d'une fête que je ne goûte guère : celle du chocolat ! Ceci dit j'aurai pu faire honneur au lapin qui les a déposé. Mon maître aime les deux, mais ne mange que le chocolat, le lapin n'a pas droit de cité dans notre assiette !

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Nous reprenons encore un peu de hauteur dans le petit bois accueillant et finalement je débouche sur un petit tronçon de bitume en plein soleil. Il a embrumé le paysage d'un voile de chaleur, ce n'est pas à mon goût, même si je peux encore trouver de l'ombre grâce aux sapins qui bordent la route. Les merles s'en donnent à coeur joie pour se foutre de moi. Je jette à peine un coup d'oeil à la grande bâtisse où l'un d'entre eux à élu domicile. Je préfère à nouveau disparaître dans la forêt. Sur plusieurs mètres s'étendent des tas de bois, rangés et empilés avec soin. Un petit appel du pied vers l'hiver qui vient à peine de tirer sa révérence, à chacun sa préférence ! 

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Le bois clairsemé nous permet de garder quelques repères, les habitations que l'on devine et les aboiements des chiens de ferme, sont presque rassurants pour moi. Petit à petit la forêt se fait dense et nous engloutit. Je marche dans les pas de mes vieux, dodelinant de la tête au rythme de notre cadence. Le spectacle n'a guère d'attrait. Les oiseaux, rendus invisibles par leur plumage fade et discret, se fondent dans le paysage et pourtant ne passent pas inaperçus. Ce sont des virtuoses de la vocalise et le récital qu'ils nous offrent est un pur enchantement. Les chemins, larges ou étroits se croisent et se décroisent, on a tellement le choix qu'on s'y perd ! Les panneaux de bois au nom énigmatique semblent nous narguer. Seuls les volatiles s'y retrouvent. Chacun a sa petite maison dans les arbres, c'est un vrai lotissement ! Le rouge gorge habite au 31 du moserdobelweg et le mignon troglodyte au 36 du blaulisfeldweg, enfin je crois...

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A force de lever le nez dans les arbres, on a tourné plus ou moins en rond et le doute s'est immiscé en nous ! Pour faciliter les choses, mon pote a embarqué avec lui, un document impossible à déchiffrer. Ce plan minimaliste reste obstinément évasif quand à la distance réelle ou figurée. Après plus de deux heures de marche, nous avons pu affirmer, avec une quasi certitude, que nous étions perdus !! Dans ce cas, pourquoi ne pas varier les plaisirs, chacun d'entre nous y a mis du sien : si on allait un peu à droite, essayons par là et pourquoi pas par ici, le nord, le sud, on en avait plus rien à faire ! Nous n'étions pas vraiment perdu puisque tous les chemins mènent à Rome. D'un autre côté, ça me semblait un peu trop tôt pour aller voir les cloches, d'autant plus que j'en ai déjà deux qui bourdonnent à côté de moi...

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Nous étions toujours dans le flou le plus total et comble de malchance, il nous était impossible de faire une pause déjeuner sans banc. Les oiseaux n'en ont aucun besoin et en ont refusé l'implatation sur leur territoire pour que leur chant ne soit pas perturbé par des bipèdes qui élèvent la voix. Un énième virage nous a projeté hors de cette forêt sur une petite route gravillonnée et barrée. Elle longe un cours d'eau vive en contrebas. C'est là que nous avons enfin découvert de quoi nous asseoir. Évidemment il a fallu argumenter pour convaincre mes vieux de s'arrêter là car ils étaient tentés de continuer pour trouver mieux. Le point de vue ne leur convenait pas, mais c'est finalement le mien qu'on a pris en compte ! Au moment de nous installer, j'ai laissé mon pote prendre les commandes et préparer notre pause déjeuner. Pendant ce temps sans trop m'éloigner, j'ai surveillé alentour et veillé à ce que l'on ne nous dérange pas. Alors que je m'apprêtais à passer à table, mes vieux se sont intéressés à une petite pancarte, cherchant à en comprendre le sens.

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D'aprés eux, sans le faire exprès, nous avons pénétré sur le territoire des grenouilles ! Une piètre excuse pour plier bagages et partir des heures durant à la recherche d'un autre banc avec vue panoramique. J'ai reculé de quelques pas, histoire qu'il puisse voir dans mes yeux, mon refus de poursuivre cette quête dérisoire. Et c'est à ce moment là que j'ai buté contre une grenouille verte, dodue et en fort bonne santé, qui lorgnait vers mon pique-nique avec une certaine gourmandise. Elle a eu beau me faire les yeux doux et me jurer les grands dieux, qu'elle était venue en amie, je l'ai ignoré et laissé sur place.

 

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J'ai mangé bien vite pour aider mon pote à finir son repas et en même temps pour surveiller dame rainette qui flegmatiquement attendait son heure. Heureusement, j'ai eu assez de force pour tout ingurgiter vite fait et c'est heureux parce qu'elle a failli me couper l'appétit à me regarder bêtement comme ça !

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Nous sommes repartis sans nous éterniser. Deux cent mètres plus loin, nous avons retrouvé notre chemin. Nous étions tout simplement à l'opposé de notre position de départ ! Juste en face, au-dessus du village, en lisière de forêt, je devine l'emplacement de notre parking... Et ça m'a fichu un ptit coup de fatigue ! Dans la foulée, sur un petit sente naturel, un banc et sa table s'offre tardivement à nous, mais en territoire occupé...Décidément tout le monde s'est ligué pour me pourrir la vie !!

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Le regard sans complaisance de mes compères m'a pesé sur l'estomac. Je n'ai pas voulu polémiquer et j'ai traversé l'habitat des moutons au plus vite. Leur façon d'avancer en rangs serrés, rasant tout sur leur passage, ne présage rien de bon. C'est un coup à se faire manger le peu de laine qu'il me reste sur le dos et je n'ai pas l'intention de me faire tondre manu militari ! Une fois hors de leur portée, je me suis laissé distraire un instant, par un couple d'éperviers au ventre presque orange. Ils zigzaguent à grande vitesse, évitant les obstacles au tout dernier moment, louvoyant au ras du sol. Soudain ils se redressent et tout aussi rapidement, d'un brusque changement d'altitude, effectuent un piqué droit sur les mottes de terre du champ fraîchement labouré. Chacun son tour s'exhibe et me laisse admirer ses figures aériennes. Un festival fascinant interrompu par les vieux qui m'ont rejoint.

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"Aujourd'hui tu te balades dans un joli bestiaire, Charly !" me dit la vieille. Les fables sur les animaux me laissent froid, la seule histoire qui m'interesse c'est la mienne ! Je n'ai pas prolongé cette conversation, car le nez au ras du sol, je rumine et peste sur le fait de n'avoir aucun endroit à moi pour me balader en père peinard. Du coup, j'ai failli buter sur un colosse. Ma patronne m'a saisi dans ses bras avec vivacité et de justesse, pour me sauver la mise. Je venais de pénétrer dans le domaine réservé des géants aux pieds d'airain. Celui qui était face à moi, n'était pas un mauvais cheval. Ce sont des êtres faciles à vivre, comme moi et doux comme des moutons la plupart du temps à condition de ne pas leur chercher des noises. Un coup de queue : dix mouches se retrouvent balayées au sol ! Un taon les pique : dare-dare, ils foncent droit devant piétinant tout sur leur passage, c'est vous dire !! Malgré toutes mes contrariétés, je suis bien forcé de reconnaître qu'aujourd'hui c'est mon jour de chance.  

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Nous étions presque arrivés, quand mes vieux ont décidé, à peine à cinq minutes du parking, de s'arrêter faire une pause, histoire d'en prendre encore plein les mirettes. Tout à fait entre nous, je n'étais pas contre. C'est à cette endroit précis que j'avais repéré, à l'aller, une mamie qui semait d'épais morceaux de pain de mie autour des bancs. Surveillé de prés par ma coach, je n'ai pas pu nettoyer la place comme je le souhaitais. Vous me connaissez, j'ai de la suite dans les idées et j'étais heureux de revenir prélever mon dû. Nous étions sur le point de prendre possession des lieux, quand une pie voleuse, tenant en son bec mon repas, m'a survolé, poursuivie par une corneille aussi contrariée que moi ! Plutôt chagrin, couché sur les genoux de mon patron, j'ai poussé un ouf de soulagement quand j'ai aperçu au loin, le pays des vaches que nous avons évité, bien malgré nous !

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Finalement exaspéré par cette journée d'efforts qui n'en finissait pas, je décidais de ne pas abuser des bonnes choses plus longtemps. Et pour faire simple, j'ai posé la question suivante : où est le territoire des teckels dans tout ça ! Cinq minutes plus tard, j'ai eu ma réponse, en prenant la place qui me revient à l'arrière de ma berline... avec chauffeur s'il vous plaît !!

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"Ceux qui n'aiment pas les bêtes n'aiment pas les animaux."

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Commentaires
S
j'aime beaucoup votre blog et je pense y revenir trés souvent.<br /> <br /> j'adore votre petit teckel à poils durs. J'en ai eu un également qui s'appelait Cooky. Il était adorable mais avait son petit caractère.<br /> <br /> j'aime la nature et les animaux et en particulier les chiens ... a bientot
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A
beau blog. un plaisir de venir flâner sur vos pages. une découverte et un enchantement.N'hésitez pas à venir visiter mon blog en lien ici : http://mondefantasia.over-blog.com/<br /> <br /> au plaisir
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S
merci pour cette jolie aventure :tu sais ton amie fidele n est pas au mieux de sa forme bien souvent des larmes ravagent son visage !comme j aimerai aller dans ces jolis paysages !je continue mes aventures au pays des blouses blanches c est moins buccolique!<br /> <br /> gros bisous a vous
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