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CHARLY  dit  "ZIGOUIOUI"
24 avril 2017

"Quand on fait trop le grand, on paraît bien petit."

« Le rire est une chose sérieuse avec laquelle il ne faut pas plaisanter. »

 

Mes chers amis, je n'ai pas besoin de vous dire combien vous m'avez manqué. Cette année, la vieille rejoint mon pote dans le clan des retraités ! Elle farfouille dans la paperasse et ronchonne sans cesse, il n'y a plus que sa tête qui dépasse. Quand elle sort le nez de ses papiers, c'est pour se pendre au téléphone alors qu'il y a jamais personne qui y répond. Bref, ça lui prend son argent qu'elle n'a pas encore et surtout, tout son temps qui est le mien ! De mon côté, pour ne pas être en reste, j'ai moi aussi, fait ma demande de mise à la retraite et j'attends toujours. Tout à fait entre nous, je crains de perdre au change. Dieu sait quelle restriction ils vont m'imposer rien que pour me faire bénéficier du minimum syndical ! De jolies journées printanières défilent jour après jour et il devient impossible de résister à la tentation. Finalement, la patronne a levé le nez de ses archives poussiéreuses, pour mettre tout son coeur à nous concocter une balade aux petits oignons. Mon compère veut se taper des dénivelés, histoire de se roder et être aux taquets pour nos vacances au Tirol. Soyons réalistes, il faut bien quelques mois d'entraînement intensif pour que trois petits vieux atteignent les sommets ! le training sera à la hauteur, pour ça on peut faire confiance à la vieille....

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Et ça n'a pas loupé ! Sans échauffement, on se fait un démarrage en côte sur les chapeaux de roues, en prenant une petite route, réservée aux riverains. Les conifères, des plus jeunes aux plus aguerris, nous observent avec curiosité. Certains d'entre eux, se penchent avec complaisance, pour nous permettre de reprendre notre respiration sous leur ombrage. Le silence est perturbé par le bruit infernal d'un soufflet de forge, ponctué de quelques chuintements, ça sent le sapin du côté de mes deux acolytes ! Ils ont même réussi à couper le sifflet aux oiseaux... 

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J'ai fait une petite pause pour contempler avec envie l'habitat des fermiers. Y'en a qui dise que les paysans sont incultes. Y'a erreur, la culture, c'est leur rayon ! Depuis le temps que je patrouille dans le secteur, j'ai fait l'inventaire de ces exploitations agricoles. A chaque fois, je songe au beau métier de chien de ferme qui m'aurait tant convenu ! Pas étonnant qu'ils gardent jalousement leurs biens. La journée commence avec les chèvres, brebis et vaches qu'ils regardent passer et paître en attendant l'heure de la traite. Ils veillent aussi au grain et se couche le plus souvent devant les portes. Habituellement, c'est un lieu de passage où l'on est constamment dérangé. Je ne vois aucune raison valable pour y rester, sauf si, derrière celles-ci, sont entreposés quelques fromages triple crème. Quitte à monter la garde autant que ça vaille le coup ! Les lapins et poules bénéficient des fruits et légumes cultivés alentour. Le fermier, en retour, est récompensé de quelques oeufs ! Ben oui, les lapins aussi donnent des oeufs... De l'eau de vie et le miel de sapin permettent aux uns et aux autres, de passer sans souci, les hivers rigoureux ! Un petit étang est oxygéné et irrigué par un torrent qui se presse d'atteindre le village un peu plus bas. Et voilà un réservoir idéal pour des truites argentées qui frétillent allégrement en attendant de bouffer les restes...Rien ne se perd tout se transforme ! N'oublions pas mes amis pour la vie, compagnons de toutes les saisons: les cochons ! Le bois des forêts fumera le jambon et les saucisses et tiendra au chaud la maisonnée, tout au plaisir de regarder la neige tomber... Pour finaliser mon joli tableau, les plus beaux sapin de la forêt qui encerclent ce coin de paradis, seront abattus pour Noël ! Le pays de l'autarcie possède tout ça.... Sauf peut-être les boules !! C'est nous qu'on les a...

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J'ai quitté bien à regret cet Eden en trottinant pour rattraper la vieille. A ce moment là j'ai réalisé qu'elle portait sur son dos mon nouvel habitat. L'observant longuement sous toutes les coutures, je l'ai trouvé bien haut perché, plus que ma studette. Après maintes réflexions, je l'ai finalement baptisé "ma retraite" en hommage à ma maîtresse qui le vaut bien, enfin certains jours seulement ! Notre entraînement se poursuit à la hauteur de la demande de mon pote : monter, descendre puis remonter etc. Il faut varier les plaisirs. Elle nous a quand même emmené à 693 mètres. Mon compère a rendu son verdict : globalement, c'est bien ! Mais... Pourquoi faut-il toujours rajouter un "mais" ? De suite, ça nous emmène vers des débats philosophiques qui dérapent, c'est épuisant quand on marche ! "Dommage qu'il faille souvent s'arrêter pour s'assurer de notre itinéraire, ça casse le rythme" dit-il. La réponse de notre guide n'a pas traîné :" j'aime pas la marche "nez au sol, gardons le rythme", autant faire la même promenade ad vitam aeternam. Je serais aussi bien à la gym sur mon tapis avec pour seul horizon ma tronche dans le miroir."  La vieille n'est pas rancunière !! Il n'est pas évident de faire la part des choses entre les chemins proposés sur la carte et les nombreux autres n'y figurant pas. D'autant plus qu'ils coïncident une fois sur deux avec les options proposées sur les panneaux. La nouveauté, c'est problématique ! Moi j'm'en fous, la seule chose que je suis des yeux, c'est la bouffe et ma nouvelle résidence...

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Pour pallier à son manque d'orientation, la patronne a opté pour la mémoire photographique avec l'aide de google map. Elle consulte sa carte et ses annotations et nous annonce fièrement : là à droite, encore deux virages et on arrive à la fontaine...Pas de bol, un joli banc nous invite à faire la pause !  Mon vieux et moi, sans mot dire, avons fait mine de rien, histoire de ne pas lui faire perdre la face. T'inquiètes pas Charly, au prochain croisement, il y a une jolie cabane avec un peu d'ombre pour toi...Pas de bol, j'ai dû me contenter d'une souche d'arbre pour me mettre à l'ombre. Et ainsi de suite ! Les déceptions se succédant, ses commentaires sont devenus laconiques pour finir par des soupirs las et dépités. S'en était trop pour mon acolyte et moi-même. On a pris un peu d'avance pour se marrer en douce !! Tout compte fait, avec cette nouvelle méthode, notre balade s'est faite au ptit bonheur la chance. Nous allions de surprises en surprises en s'amusant comme des fous. Le plus incroyable, c'est qu'elle n'a pas perdu le nord, son itinéraire est un sans faute, seuls les "repères photos" étaient en désordre !!

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Soudain, mon complice nous ordonne de stopper et rester silencieux. Il perçoit des bruits et craint qu'on ne se trouve sur le chemin d'une harde. La vieille surveille nos arrières, j'assure la protection rapprochée de mon compère, mais rien, pas un bruit. Mais à force de persister, on découvre finalement l'origine de ces grognements barbares : c'est l'estomac de la patronne qui s'est rallié à mon leitmotiv "il faut vivre pour manger et pis c'est tout". Enfin une alliée de poids pour défendre ma cause, un bonheur ne vient jamais seul, dans la dernière montée, j'aperçois enfin le Brandeckturm. Nous installons notre camp de base et profitons d'un repas bien mérité. Pas un enquiquineur à l'horizon. Alors que je m'apprêtais à déguster mon café, moment que j'affectionne particulièrement parce que je l'accompagne d'un spéculos, un marathonien s'est arrêté un court instant pour nous saluer. Il a eu beau me faire risette, je n'ai rien partagé. Il a disparu après quelques étirements, tout aussi rapidement qu'il avait surgi hors du bois.

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J'ai fait ma petite sieste habituelle, sur les genoux de mon maître. Notre "guide" est monté dans la tour faire quelques repérages visuels, peine perdue nous le savons bien ! Mais il serait injuste et peu charitable de dissuader les bonnes volontés. Je me suis éloigné sous le prétexte d'un petit pipi. J'aime bien faire comme les filles, c'est confortable. J'en ai ras le bol de lever ma patte et rester en appui sur l'autre bancale !! Une fois cette affaire réglée, l'esprit plus libre, j'ai fait mon boulot de chien écolo, nettoyeur des forêts et autres contrées : une charogne par ici, un vieux croûton de pain par là etc... Oubliant la vigie qui m'a repéré immédiatement, en montant au créneau. De la-haut, elle m'invective et me traite de "hyène" avec un manque de délicatesse et de discrétion qui me hérisse le poil.

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Je suis retourné, la tête basse, vers mon boss qui remballait nos affaires. J'en ai profité pour passer une inspection plus poussée de mon nouveau logement, profitant qu'il était adossé au banc, juste à ma hauteur ou presque ! Il n'y a rien à redire question confort. Mais ce qui m'inquiéte, c'est de déménager dans un gratte ciel. Je crains d'avoir le vertige et que cet édifice soit un peu branlant. Lorsque j'étais dans ma studette, je me sentais tout contre le dos de ma maîtresse. D'une certaine façon, c'est moi qui tenait les rênes tout en ruant, gigotant et grognant pour donner mes ordres ou mes consignes. Par exemple: lui signifier de ne pas traîner pour prendre des photos car je perds de vue "mon grand timonier" ou exiger de descendre pour une urgence ou parce que je veux mettre pied à terre. L'armature qui nous sépare maintenant, me condamne à l'isolement. Certes il me donnera aussi de la grandeur avec un petit côté dominateur qui peut ajouter à mon charme. La vieille a coupé court à mes états d'âme en chargeant ma demeure sur son dos, moi, je suis à ses pieds ! Au bout d'une heure, nous sommes parvenus à la dernière étape de ce nouvel itinéraire pour finalement découvrir cette fontaine qu'elle nous promettait depuis le départ et là, j'ai tout compris ! Pas vous ? On a pris le départ au point d'arrivée et maintenant nous sommes proche d'arriver à ce qui aurait du être le point de départ ...Pas plus compliqué que ça ! Ce remue-méninges m'a fatigué, il est temps pour moi de pendre la crémaillère, aussitôt dit, aussitôt fait.

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Comme ça, à vue de nez, c'est pas mal ! Je suis content d'avoir inauguré mon gratte ciel. Sachant que nous étions maintenant sur un terrain de connaissance, de plus en plus à mon aise, j'ai fini par dodeliner au rythme des pas de mon sherpa. Mais des aboiements joyeux et impatients m'obligent à mettre le nez à ma fenêtre. Je me rassure très vite, nous sommes bien seuls ! Je reconnais que cette fois j'avais un endroit rien que pour moi et personne pour bouffer mon oxygène... Quoique, un truc blanc sur 4 pattes qui était dans un angle mort, se montre soudain au grand jour. C'est Carla ! Nous avons sympathisé au temps des cerises, l'année dernière, pique-niquant tous les quatre dans la cerisaie dont elle avait la garde. La journée fut délicieuse, unis par une même passion, la bouffe ! A la différence que Carla, c'est une goulue, elle aime tout et moi en particulier. Un an après, elle me regarde encore avec gourmandise comme si j'étais une paire de cerises ! Elle devient insistante, m'annonce qu'au printemps dernier, elle a mis au monde 8 merveilles. Je tombe de haut! J'comprends pas ! J'ai les boules et comme une vague impression de me faire arnaquer. Je me réfugie illico dans mes appartements et n'y suis pour personne !!

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Mes vieux se fendent la poire de me voir si craintif. Ben oui j'ai peur et pas qu'un peu ! (Il faut s'attendre au pire dans ces cas là) Je me vois déjà chargé de famille avec une progéniture génétiquement plus proche de leur mère que de moi. Des voraces qui vont m'obliger à bosser en partenariat avec Carla, à la ferme. Parce qu'à mon avis, pas la peine que je me pointe avec elle et les petits chez mes vieux, ça va pas les faire rire bien longtemps... C'est bien plus facile pour moi de gérer mes vieux croûtons que ce clan des neufs. Soudain elle disparaît. Je tente une sortie et met la truffe dehors. Elle est partie se rafraîchir et boire un coup. Ce genre de nouvelles, dessèche le gosier ! Me voyant à nouveau disponible, elle revient me donner l'estocade, mettre un point final à son histoire. C'est curieux le pouvoir des mots, je me sens revivre, libéré d'un grand poids, alors que Carla me vante les mérites de l'heureux papa, un labrador !

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En s'éloignant lentement du Ritterhof, je prends conscience de ma chance, celle de n'avoir à m'occuper que de moi et de faire la fortune de mes vieux, parce qu'ils sont les heureux maîtres d'un être exquis, un teckel qui leur fait la vie belle et je le dis bien modestement !! Maintenant que je suis en sécurité, j'exige de descendre pour faire une halte et me désaltérer. Pendant que l'on réchauffe nos vieux os, je fais le bilan de cette énième balade. Il faut avoir un bon nombre de qualités pour se tirer de situation difficile, se mettre à l'abri d'importuns autant que des prédateurs, disons le tout net, il faut être à la hauteur ! Je jette un oeil satisfait sur "ma retraite" qui est, somme toute, une excellente acquisition.

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Je râle et fanfaronne souvent, mais mon plus grand plaisir, c'est d'être le "petit zigouioui", le "ptit trésor de nous autres" comme m'appelle la vieille. Enfin chez nous, dans mon petit panier, je contemple avec ravissement mes maîtres. Ils vaquent, à bâtir jour après jour mon petit coin de paradis. En songeant au métier de chien de ferme que j'avais peut-être un peu idéalisé, j'ai compris que c'était une affaire de famille, générations après générations, pas un boulot de tout repos !! Très peu pour moi. Bercé par les effluves de notre plat préféré "un frichti" j'attends avec impatience le cri de guerre de la patronne "à table !" Je suis toujours le premier arrivé et jamais le dernier servi...

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"La faim est un droit pour tous ceux qui n'ont d'autre loi que l'appétit." 

 

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Commentaires
S
tu m as fait rire mon zigouoiu!aux eclats !dit donc c est pas toi le père quand meme des petits labradors!desespere pas elle a l air de bien t aimer Carla!chien de ferme je confirme!pas mal mais plus de panier ou dormir!pour info Volga est jalouse de ta nouvelle maison! big bisous a ta maitresse !!!!!
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