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CHARLY  dit  "ZIGOUIOUI"
16 octobre 2023

"là où il y a une volonté, il y a un chemin"

 

"Une chose ne vaut que par l'importance qu'on lui donne"

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Le soleil vient de se lever, mais mon précieux ami lui a brulé la politesse depuis belle lurette. Surgit alors au saut du lit, une gueule enfarinée. Elle serait incapable de se reconnaître dans une glace et je suis même tentée de lui dire : « sortez de ce corps qui que vous soyez ! ». Dix minutes plus tard, je mets enfin un nom, sur cette tronche qui a officié à un ravalement de façade de haut niveau, Tu l’as dit bouffi, C’est la vieille ! Elle me caresse d’une main et me rend la pareille : Coucou la grosse dondon, tu dandines ma pouilloutte ! Et toc ! Une belle journée qui commence….

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Normalement elle n’est pas prévu au programme et risque de le chambouler rien qu’en étant présente. Il y a chez certains deux pattes et la vieille en fait partie, un besoin viscéral de bousculer l'ordre établi. Dés ma naissance j'ai filé droit dans le créneau qui m'était imposé. C'était pas Versailles, mais j'en ai compris tous les rouages et même trouvé de quoi me rassurer. Quatre ans aprés j'ai été parachuté dans un autre monde, celui de mes vieux ... Pour couronner le tout, il parait que ce n'est plus le leur non plus. On est mal barré ! Bref, je navigue à vue, depuis un an déjà, dans l'inconnu. Compagnons d'infortune, mon précieux et moi avons collaboré à créer notre petit espace temps où tout est bien rangé et codifié. Pour plus de sureté, mon précieux a déposé ici et là des indices comme dans un jeu de piste pour je retrouve le bon sens au cas où je perdrais pied. La vieille, dans son monde à elle, avec ses gros sabots et sa vue basse, nous fout la pagaille. Je ne suis pas dupe de ses faux-fuyants. Elle devrait rester chez elle ce matin, pour son bien et le nôtre.

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Faut que je vous "essplique" : Comme chaque matin, les bras de mon précieux m’accueille pour un matin qui cherche une route. Nous partons tous les deux seul, en éclaireur, apprivoiser la ville. Il est très pote avec potron-minet contrairement à ma vieille. À notre retour, il sacrifie un baiser de prince charmant à sa moitié, dès son réveil. La vieille princesse émerge alors des limbes pour un déjeuner entre filles. Je m'installe sur la chaise de mon précieux qui m'a cédé la place et me retrouve tout contre celle de ma mère nourricière. J'assiste comme une crève la faim à son ptit déjeuner, jusqu'à ce qu'elle finisse de se régaler avec délectation, d’une gorgée de miel tyrolien. Pour finir, elle enrubanne enfin son petit doigt de ce merveilleux nectar dont je me régale à mon tour, un "chti" peu. Bien souvent, les ondes noires de son breuvage l’hypnothise malgré les vapeurs de caféine qui s'efforcent de la tenir éveillée. Pendant ce temps là, je m'acharne en pure perte sur ce petit doigt aride où rien ne repousse. Quelques ombres viennent napper notre tablée que le soleil chasse aussitôt. La vieille sort enfin de sa torpeur mais le soleil, las de nos enfantillages, nous salue bien bas avant de retourner se coucher sous ses draps de coton. Ce petit matin là, puisque tout est bouleversé, je fais face à une angoissante question qui frappe à mon esprit : « qui va me donner un « doigt de miel » à déguster en rentrant » ? La vieille ne peut pas être ici et ailleurs en même temps...

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Notre itinéraire a changé pour l’occasion et clic-clac Kokdak ne s’est pas privé pour en profiter. De mon côté l’appel du sucre toujours maître chez moi, me met la pression à un point tel que j’en ai le gosier sec. A peine distraite par un écureuil furtif, je salue d’un coin de l’oeil un vigile à quatre pattes. Deux minutes de pause pour un pipi et dans le même temps je renifle aux quatre points cardinaux, la gueule au vent pour retrouver mes marques. Le bonheur est enfin à portée de mon pifomètre, l’odeur de croissant chaud qui n’attend que moi vient m’enivrer, je vais me beurrer la truffe. J'arrive toujours au bon moment, comme l'ami ricoré et pour une fois, la vieille n'a pas joué les trouble-fête. Il n'y a pas de meilleur endroit pour petit-déjeuner, qu'une halte chez "Sébastien", les quatre pattes y sont toujours les bienvenus.

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Sans arrêt sollicitée par un objectif inquisitateur, j'adopte une stratégie dissuasive, me refusant à prendre la pose. Mais quoique je fasse, je n'y peux rien changer : j'ai du chien, la classe quoi ! A chacune de mes sorties, les touristes me prennent en photo. Je sens monter mon exaspération face à la vieille qui me garde dans son viseur et dont la gestion du temps n’est pas la mienne. Sans elle, nous serions déjà de retour au bercail, juste à temps pour son lever... et mon doigt de miel. Manque de bol, levant le nez un instant, j’aperçois au loin Hector que je croise bien trop souvent. Il a pour moi quelques faiblesses, je suis son talon d'Achille. En ce qui me concerne, c'est systématiquement brève rencontre, je me refuse à copiner ! Ce n'est pas le cas de mes vieux qui se font alpaguer. Je cherche le regard de mon précieux pour y planter le mien et le supplier de n’aimer que moi, parce que je le vaux bien ! Installée sur un banc, je peux du haut de mon piedestal, surveiller Hector qui n'a de teckel que le nom, le regardant de haut, jusqu'à ce qu'il se barre avec son look de vieux beau.

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Après avoir regagné de haute lutte mon précieux, je me balade volontiers à ses basques. Toute ragaillardie, le ventre apaisé pour un temps, j'accepte une nouvelle pause lénifiante et touristique sur les genoux de mon maître  pour me familiariser un peu plus avec les us et coutumes des deux pattes. Les plaisanteries les plus courtes étant les meilleures, mon précieux et moi arpentons à nouveau le sol strasbourgeois en silence, slalommant au devant d'un flux de deux pattes bruyants qui grossit à vue d'oeil et qui n'est pas de tout repos. J’en oubliais presque l’essentiel, mais pas mon estomac qui me gronde affectueusement. Un coq non loin de là, chante les Dernières Nouvelles d’Alsace, tout en me rappelant que l’heure c’est l’heure ! Nom d'un chien, je crois bien que nous avons perdu la vieille !! Ça faisait un bon moment qu'il me semblait que quelque chose manquait, à part ma dégustation de miel bien sûr, mais impossible de mettre le doigt dessus. 

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À quoi me sert que l'on sonne midi, s'il n'y a plus personne en cuisine pour faire le frichti. Je me désespère, stoppe net pour que mon précieux se rende compte de la gravité de la situation. J'en étais sûre ! j'l'avais dit ou j'l'avais pas dit ! J'suis peut-être teckel mais pas bête pour autant. On aurait pu nous éviter tous ces tracas en la laissant roupiller at home. Je lui aurais ramené mon croissant pour faire d'une pierre deux coups avec un doigt de miel en plus. "Allez Lolotte! ton estomac fait la grève ou quoi ? Ta vieille a fait le marché, je parie pour des nems! Je respire à nouveau. Qu'il est réconfortant de vivre au crochet de mes vieux, je ne suis pas prête de céder ma place, qu'on se le dise ! Dans ma ville d’adoption, je m’y perds un peu tant elle est grande. Il semble que vous soyez des milliers de pions à vaquer à d’étranges occupations, quand à moi, je campe sur mes positions : manger !! Il faut avoir de la suite dans les idées et pis c'est tout !

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"Le temps nous remet toujours à notre place"

 

 

 

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