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CHARLY  dit  "ZIGOUIOUI"
11 mars 2017

"Je suis d'une grande fragilité, c'est ce qui fait ma force"

 

"Je n'ai pas d'autre ennemi à craindre que la peur."


Coucou, me revoilà ! Eu égard à mon grand âge et un hiver rigoureux, ma vieille dans sa grande bonté, m'a laissé profité de mon poil hirsute et mou qui généralement nécessite au moins trois toilettages par an. J'en étais fort aise. Mais déjà le printemps rode et je dois remiser ma fourrure. Je me suis donc livré à l'insu de mon plein gré à la vieille qui a un poil dans la main, pour qu'elle trime enfin. Mon pote dit souvent qu'il n'y a pas pire qu'un fainéant quand il se met au boulot ! Je confirme : ça fait deux jours qu'elle est sur mon dos et croyez moi, il en faut de la patience quand on est confronté à un amateur. Épuisé, mais plus léger, j'ai retrouvé comme une seconde jeunesse et j'en étais content. Je paradais pendant ma sortie pipi, quand j'ai perçu un léger malaise. Certains quatre pattes m'ont dévoré des yeux pendant que leurs maîtres me déshabillaient du regard, moi qui suis presque nu ! En rentrant à la maison, dans l'ascenceur, le miroir m'a renvoyé une silhouette inconnue de moi. Il m'a fallu quelques secondes pour percuter : devant la glace se tenait votre serviteur, relooké d'une coupe un tantinet efféminée. Je me suis même trouvé amaigri et je n'ai pas manqué d'en faire part à mon pote.

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De son côté, mon maître bien marri, venait lui aussi de constater une horrible et impardonnable fourberie de sa vieille et me prend à témoin ! "Tu as vu ce qu'elle a fait ta patronne Charly ?!" Joignant le geste à la parole (comme ça je pige mieux !) il cogne sur le coin de la table un épais morceau de pain d'épices dur comme de la pierre, donc immangeable, qu'il a trouvé planqué dans un tiroir. La vieille est sommée de s'expliquer au plus vite. Notre accusation de haute trahison n'a pas tenu longtemps. Ma patronne est très maligne et elle a de la ressource, ses arguments ont fait mouche et nous ont rabattu le caquet !! Face à deux piranhas(?)rodant autour du pain d'épices à Noël, elle n'a pas eu d'autres choix que d'en prélever une portion pour la manger en suisse et plus tard. Ses dernières justifications sont indiscutables, elle déclare avec force : "je ne connais même pas le goût de ce gâteau, c'est pourtant moi la cuisinière !" Pour se remettre de ces émotions mon pote m'a emmené promené au bord du Rhin, en laissant comme un reproche, l'objet de la discorde, bien en évidence sur la table. De son côté, la patronne s'en est allée à son cours de gym, brûler les calories qu'elle avait oublié de consommer ! Nous nous sommes tous trois retrouvés en fin d'aprés midi dans mon "chez moi" qui embaumait le pain d'épices. L'objet de la discorde s'etait changé en un miraculeux dessert qui a fait le bonheur de nos yeux écarquillés. Après dégustation, le tribunal des septuagénaires a délibéré et déclaré à l'unanimité l'acquittement de la vieille ! Contrairement à ce qu'elle raconte, nous lui avons offert le fruit de son travail, qu'elle a pu dégusté en notre compagnie ! Et, avec générosité, pour lui éviter d'engranger un surplus de calories, nous nous sommes sacrifiés en finissant la dernière part...



LAHR KEHL (312)miel

Cette belle journée a fini par une pesée, la mienne : 6kg300 !  J'ai de suite pensé à ma dernière balade au Tirol, l'année dernière ! Dés notre retour de vacances, mes vieux, persuadés que j'étais bon pour un énième régime, m'ont fait subir le supplice de la balance. J'ai courageusement attendu son verdict sans broncher : le même record qu'aujourd'hui. J'en déduis que manger ne fait pas grossir, au contraire ! Ce n'est que l'inquiétude et la contrariété qui nous gonflent et nous fait prendre du poids...                                                                                                            Mais revenons à ma première préoccupation : il n'en reste pas moins que maintenant je travaille à découvert. Dans le quartier les nouvelles se répandent comme une traînée de poudre et les cancans vont bon train : je ne suis pas couillu, bla-bla,bla-bla, j'en passe et des meilleures !! Pour preuve, lors de ma deuxième sortie pipi de la journée, j'ai pu constaté les dégâts collatéraux causés par le mauvais goût de ma maîtresse. Alors que j'étais en pleine entente cordiale avec un westie, son maître a stoppé net nos échanges de civilités par cette réflexion saugrenue "laisse la petite chienne tranquille !" Après réflexion, l'assiduité de ce lascar m'a semblé suspecte et ce n'est pas un mal, finalement d'avoir écourté ce moment... Il faut que je me fasse oublier. J'ai intérêt à squatter mon panier en attendant que je reprenne du poil de la bête pour revêtir à nouveau ma tenue de camouflage. Le froid s'en est allé, le brouillard est de retour, temps idéal pour passer inaperçu : je n'aurai pas besoin de raser les murs. C'est aussi une bonne occasion pour moi de vous conter ma dernière promenade au Tirol. Prenons un peu de hauteur, histoire de changer d'air...

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...Tout en restant dans l'air du temps qui est bien changeant en montagne ! Lorsque dans la vallée, le brouillard s'infiltre un peu partout, rampe le long des toits pour finalement avaler chaque maison et en faire des cocons, il est temps de monter à l'assaut d'un sommet. Là haut, l'ivresse vous rend euphorique. Le bleu du ciel donne le vertige. L'envie vous prend de marcher sur l'épais tapis nébuleux qui renvoie au soleil, ses éclats de lumière ... Mais ce jour là, la situation allait s'inverser. De mon panier où je profitais d'une grasse matinée, j'observais mes compagnons vaquer aux derniers préparatifs de départ. Puis en fin de matinée, nous avons fait quelques courses et notamment des provisions de miel! C'est à ce moment précis que mes compagnons ont découvert une nouvelle balade via un téléphérique tandem. Le premier départ des cabines étant prévu pour 14 heures, nous avons pique-niqué juste à côté pour profiter de cette dernière aubaine ! Le hasard nous a mené à 1650 mètres d'altitude, via le gerlossteinbahn, pour avoir une dernière fois la tête dans les nuages. Quand à moi, malgré ma préférence à rester les pieds sur terre, j'ai suivi, n'ayant pas d'autre choix. 

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Nous étions seuls lors de la montée. A l'arrivée, le froid et l'humidité nous ont saisi. Face à une multitude de panneaux indicateurs jaunes, mes maîtres sont restés sans voix !! Portés par le vent, quelques échanges verbaux tendus nous parviennent et nous font lever la tête. Quasi à l'aplomb sous une paroi rocheuse enrubannée par les nuages, se tient un petit groupe bien hésitant malgré leur GPS. De mon point de vue et il est limité par ma petite taille, j'opte pour un tout schuss ! De toute façon, sans boussole et sans carte je ne leur demande pas leur avis, j'impose le mien. Le chemin transpire, l'eau suinte de tous côtés. Les ruissellements effacent et emportent les traces de gibier, mais l'humidité magnifie les fragrances de la forêt. Je commence à prendre goût au voyage d'autant plus que je suis dégagé de tous soucis, car j'ai la peau du ventre bien tendue.                       

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Quelquefois, à l'approche de certains passages risqués, nous reprenons nos places respectives. Mon pote ouvre la marche, la vieille la ferme et moi, j'occupe le poste-clé au milieu ! Il y a comme une sauvagerie dans ce paysage, une envie démesurée de vivre. Les rus épris de liberté, se font torrent, grondant et bataillant sur les rochers, tandis qu'à la verticale de nos têtes, de jeunes arbres téméraires, s'accrochent avec assurance à la falaise, tels des équilibristes. Derrière ces guetteurs, s'avance en rang serré et en grand nombre, le bien nommé roi des forêts qui s'impatiente...      

 

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La tension est palpable, la pression exercée par Dame nature est pesante, suffisamment pour que je prenne mes distances. Je ne peux pas toujours être brave et là, j'en ai pas envie et puis je suis pressé par le temps qui me pousse au cul ! Je sursaute bien souvent et suis en vigilance orange : ici un bruit de pierre qui roule et dégringole, là un cri plutôt qu'un chant d'oiseau et le cliquetis enfiévré des bâtons de marche de mon maître qui veille à ne pas glisser ! L'ambiance n'est pas au beau fixe, sauf peut-être chez la vieille, qui mine de rien nous a poussé à la roue pour cette dernière promenade, le hasard a bon dos ... Les jolis chalets isolés s'accrochent à la partie escarpée de la montagne pour faire le guet en se languissant d'une visite. Je frémis à la pensée que ces volets resteront clos malgré notre visite. Plus encore, ce qui me terrifie, c'est l'idée qu'aucune hütte au "fumet" de cheminée qui me met en pâmoison, ne nous accueillera ici...

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Nous entrons dans la phase la plus ardue de cette marche ! Je redoutais ces quelques passages difficiles. En bon guide prévoyant, je me suis rapproché puis placé à la droite de mon père. Comme je l'avais prévu, il m'a aidé à descendre les escaliers de bois transformés en patinoire. Mais l'affaire s'est avérée plus longue et délicate que je ne le pensais et m'a donné matière à réflexion. Faut-il avoir le courage d'être peureux ou être un peureux sans courage ? Pourquoi de se mettre martel en tête, de toutes les façons je dois me retrouver en bas des marches d'une manière ou d'une autre! Je ferme les yeux pour mieux réévaluer mes options : je dévale seul le terrain casse-gueule la peur au ventre ou je reste tétanisé dans les bras de mon compagnon alors que sa stabilité laisse à désirer. Finalement j'ai abandonné la partie, non pas par lâcheté, mais pour rendre la direction des opérations à ceux qui se veulent compétents. Excellent choix, fort judicieux qui m'a permis de franchir le premier obstacle ! Mes vieux tiennent énormément à ma compagnie, probablement parce qu'ils sont conscients qu'à leur âge, ils ne trouveront plus un aussi bon accompagnant que moi. Ils mettent toutefois une condition à notre partenariat, qui échappe à ma compétence et même à ma compréhension : ils ne veulent pas que je perde la vie,j'vois pas pourquoi je la perdrais, vu que je sais même pas de quoi y cause!!

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L'horizon reste bouché, il n'y a que la végétation ébouriffante qui s'impose à nous. Quelques troncs de pins centenaires se sont lourdement couchés sur l'humus, rendant quelquefois le chemin plus aléatoire. Même les maîtres des lieux rendent l'âme, ce n'est pas pour me rassurer ! Je ne suis pas une "couille molle", j'ai beau les avoir bien accrochées (Ben oui, fut un temps...) je n'en mène pas large. J'ai les nerfs à fleur de peau et beaucoup d'imagination, j'aperçois déjà des ombres menaçantes rodant autour de moi. Le vent me fait des messes basses, m'avertissant de je ne sais quel chagrin puis geint à mon oreille. Soudain je ne l'entends plus et le long du petit sentier zigzaguant, un grondement effrayant prend le relais pour me tenir compagnie jusqu'à ce que j'aperçoive en contrebas un pont ! Le torrent est revenu croiser notre route et une deuxième épreuve m'attend: le traverser!                                 

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Heureusement m'a vieille s'est péniblement penchée pour me prendre dans ses bras qui savent si bien me réconforter lorsque j'en ai besoin. La voix de mon maître, presque plus tonitruante que les flots, lui dit : "laisse le, il peut se débrouiller tout seul, c'est un teckel !" J'vois pas le rapport et vous ? Alors comme ça, d'un coup d'un seul, sans prévenir, je ne suis plus le Titi de son papa, le ptit zigouioui ! Mes représailles n'ont pas traîné ! Mon copain dont je me refuse dorénavant à être le servile compagnon, m'exhorte à le suivre. J'ai fait durer le plaisir et tout à fait entre nous, j'ai pas eu à me forcer, because j'étais tremblant et paralysé sur ce foutu pont !! On a été un bout de temps à se jauger, quand ma patronne a dit : " T'as raison, mais tu n'auras pas le dernier mot avec un teckel, il s'est buté et il a la trouille" La bougresse me connaît bien, un peu trop même ! Alors il m'a ôté à l'attachement de cette maudite passerelle en bois. Je suis sûr qu'au moment de me prendre dans ses bras, il a pu saisir dans mes yeux cette lueur narquoise qui disait : j'ai failli attendre!!

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Libéré de toutes angoisses, mais vexé, j'ai exigé de mettre pied à terre pour aussitôt prendre de la distance au point qu'ils me perdent de vue. Cette promenade s'éternise, le manque de perspective et de lumière me file le blues ! Je commence à me lasser de ces bois qui sans cesse se referment sur nous. Comme pour me donner tort, la forêt se désintéresse de moi et m'offre en pâture aux nuages. Ils survolent en rase-mottes les flancs de la montagne et m'ont taquiné un bon moment, me faisant apparaître et disparaître au point que je doute de ma propre existence. Puis, attirés par un autre ailleurs, les petits "moutons blancs" m'ont abandonné l'un après l'autre, devant un spectacle qui vaut la peine qu'on s'y arrête, ce que j'ai fait !

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Le cul sur un tapis de mousse, j'ai fait un tour d'horizon. Mon oeil, s'est immédiatement focalisé sur une lointaine terrasse avec un parfait alignement de table, cette vision a pansé ma blessure d'amour propre.       J'ai forcé l'allure quand un souvenir m'a traversé l'esprit comme une fulgurance et j'ai freiné des quatre fers : le nerf de la guerre !! Sans ce laissez-passer, impossible de prendre une collation. J'avais beau tourner et retourner tout ça dans ma tête, il me fallait revenir sur mes pas, collaborer avec l'ennemi et faire table rase de mes griefs. Non pas question ! La "faim" justifie les moyens certes, mais finassons avant que mes motivations ne soient perçues à jour. Crever de faim, c'est terrifiant, je me l'imagine trop bien.  Pour que ça ne m'arrive pas, je suis même disposé à manger des pissenlits par la racine...

 

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J'ai promptement fait demi-tour pour me poster aux limites de la forêt, guettant l'arrivée de mes adversaires que j'allais duper ! En s'extirpant de la forêt inhospitalière, mes vieux découvrent le triste spectacle d'un teckel boitillant qui dans la foulée se couche difficilement sur le dos pour une caresse. Et mon Titi par ci et mon zigouioui par là, j'en ai eu pour mon argent et n'ai pas boudé mon plaisir ! Inquiet mon maître un peu plus conciliant, me propose le repos dans ma studette ce que j'ai "courageusement" refusé et pour cause.      Je les ai mené, mine de rien, jusqu'au panorama où ma Hütte occupe la place d'honneur : impossible de la manquer ! Et n'y tenant plus, avant d'avoir leur approbation, j'ai dévalé la pente en ligne droite jusqu'au pré jouxtant mon auberge, ravi de les avoir roulé une fois de plus ! 

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En me rejoignant, la vieille s'est fendue d'une remarque déplacée : "Miracle ! Charly n'a pas besoin d'aller à Lourdes, il lui suffit de voir un restau et le voilà guéri..." Elle a même rajouté, que sur mes vieux jours je devenais tyrannique et que dans peu de temps, je les mènerai à la baguette. C'est pas gagné, j'ai encore du boulot avant de mettre la vieille au pas...Mon pote ne s'est pas fait prier et c'est ainsi que nous nous sommes attablés juste à l'heure pour le goûter ! J'ai eu droit à ma capsule de crème et une gaufrette au parfum de framboise que mon pote a prélevé sur la part de la patronne puisque je ne peux manger de chocolat. Elle n'a pas aimé ce partage arbitraire et d'un air revanchard elle nous dit : "vous creusez votre tombe avec les dents !" Ben là tout de suite, j'peux pas ! Je digère, allongé sous la table. Mais plus tard, je dis pas non ! Mais attention, faut pas me prendre pour une truffe, avec les dents c'est plus difficile alors je ne creuse que si il y a un os ou deux !!

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Enfin revenus à notre point de départ, nous avons fait une halte prés d'une jolie chapelle, aux dômes couleur cerise et sous sa protection, mes vieux ont contemplé la vallée. Assis sur un banc, pendant que le soleil se faisait caressant, ils en ont pris plein les mirettes, histoire de faire provisions de souvenirs jusqu'aux  prochaines vacances. Pendant ce temps, dans un petit parc attenant à ce lieu de recueillement, j'ai investi un fauteuil à ma stature. J'étais heureux de vous avoir prés de moi pour m'accompagner, comme ça j'ai pu me remémorer cette balade en père peinard. Elle m'a permis d'y puiser du réconfort et une autre façon de gérer mes prochaines semaines dans mon secteur ! Lorsque l'on est comme moi, pourvu de nombreux défauts et handicaps au point de ne plus pouvoir les cacher, une seule solution s'impose : les revendiquer et m'en faire des atours pour parer l'être exquis que je suis !! Vous verrez qu'on finira par me jalouser dans mon quartier....

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"Ma faiblesse m'est chère. Je tiens à mon imperfection comme à ma raison d'être."

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