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CHARLY  dit  "ZIGOUIOUI"
24 juillet 2022

"Il n'y a rien de plus attachant que la liberté"

 

« Tout vient à point à qui sait bien attendre ce qui l'attend au tournant...et qui lui pend au nez sans savoir d'où ça vient »

 

Je m'voyais déjà dame de compagnie pour deux pattes, vieux et de préférence sur la pente descendante, condition indispensable pour recouvrer ma liberté, vite fait, bien fait. Mais je suis tombée sur des jeunes vieux, coriaces et compliqués. Ce job ne me sied guère finalement. Il est à double tranchant et vient de se retourner contre moi. Me voilà à nouveau sans emploi et affublée de deux "aidants", c'est un comble ! Pendant que je desespèrais à faire avancer le schmilblick, toujours incompréhensible, mon horizon s'est éclairci. Un beau jour ou étais-ce une nuit, réparatrice dans mon cagibi, j'ai enfin eu une révélation. Une petite voix m'a dit que j'étais attendue avec impatience pour répandre la bonne parole, celle des teckels, what else ! J'ai à charge de vous distraire et vous balader dans mon univers, en somme me voilà dotée du titre trés convoité de bon apôtre. Rien ne m'échappe depuis ce jour, je sais par exemple, de source sûre, que vous ne me mettez pas la pression...mais quand même !

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Je vous sens déjà plein d'inquiétude à mon sujet... Moi aussi ! je marche sur des oeufs et c'est pas du gâteau. J'explique : exit, Pénélope. Ce prénom ne m'a jamais caressé dans le sens du poil, ce n'est pas maintenant que je vais l'adopter. Mes aidants m'en ont rebattu les oreilles sans que jamais, pas même d'un battement de cils, je ne leur donne mon approbation. Finalement nous sommes tombés d'accord pour Lolotte. Charlotte, c'est ma tenue de sortie. Je suis toujours en stand by, comme au premier jour. Mes deux paniers gris et rouge avec mes joujoux sont mes seuls havres de paix. Un mouillage sûr où je peux m'amarrer et étudier mes nouveaux "patrons". Impossible de savoir ce qu'ils attendent de moi. Contents ou pas ? Allez savoir ! Petit à petit, je les ai reniflé, envisagé, j'ai même fait quelques tentatives d'avancées en terrain "ennemi". Un, deux ou peut-être trois mètres, mais l'homme m'a repéré et j'ai battu en retraite. Forcément, dans le doute je balise et me mets en veilleuse. Ce jour-là, en une enjambée, le géant s'est penché sur moi. Aussitôt, je me suis aplatie, la queue basse entre mes pattes et j'ai attendu... Il m'a pris dans ses bras puis sur ses genoux et m'a papouillé les oreilles, de suite mes paupières ont fait baisser mes yeux, pour faire de ce moment un intemporel. Depuis, chaque fois que l'homme s'assoit dans son fauteuil, je quitte courageusement mon panier, un ou deux mètres pas plus, pour me coller discrétement à ses pieds. Un peu apeurée, je guette une approbation et l'obole de quelques caresses dont je suis devenue dépendante...Il est maintenant mon "précieux" depuis que ses genoux sont devenus miens. La deuxième pièce où il me dépose régulièrement, c'est la cuisine. J'y bois, j'y mange avec ou sans eux et je me cache sous la table jusqu'à ce qu'il me rapatrie dans mon panier. Hormis ces deux impératifs, impossible de m'attirer hors de mon antre. Ni gourmandises, ni flatteries n'ont eu raison de mon obstination. Mais depuis mon retour de vacances, nous sommes tout de même en nette progression, enfin je trouve... Maintenant ils m'expulsent de mon panier apaisant, comme on démoule un muffin et me donne une tapette sur ma tête. c'est le signal... auquel je réponds au quart de tour en courant comme une dératée vers la cuisine idem pour le retour. Quoiqu'il m'arrive encore de perdre la tête et régresser, nobody's perfect !

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Et puis, il y a le binôme de mon précieux qui sussurre mon nom de sa voix douce. C'est une sorte de fil-de-fer un peu rouillé, qui lorsqu'il se penche sur moi, grince un peu. Je suis des yeux son lent redressement, avec la crainte d'être obligée de partager mon panier, en cas d'échec. Elle smack mes oreilles et caresse mon bidon, puis me couche contre son ventre tout creux pour qu'on zieute Facedebouc. C'est beaucoup plus confortable que ses genoux cagneux. Parfois, elle insiste pour jouer avec moi et mes poêt-poêt. Je fais mine de rien, en attendant de voir ce qu'en pense mon précieux. Qu'il tourne le dos ou qu'il s'absente et de suite je réponds présente...un ou deux mètres hors du panier pour reprendre mes biens et j'y retourne fissa. Dans ma vie d'avant, je pouvais faire mes besoins où et quand je voulais. Mais maintenant ça me pose un problème. A mon avis, le mieux, c'est de faire son pipi et comme ça mes aidants comprendront de suite que j'ai besoin, non ?! Mais mon précieux ne l'entend pas de cette oreille, alors j'ai essayé deux ou trois autres fois de lui "réexpliquer" mon envie. Il a enfin été clair à ce sujet : pas de ça chez lui et m'a montré la porte. Je veux bien, mais je ne sais toujours pas comment demander...Pour l'instant je prends l'ascenseur sans problème, mais toujours accompagnée, pour faire mes pipis au jardin privatif au moins 5 fois par jour. Ce n'est pas synchronisé avec mes envies mais avec des probabilités... Le premier soir de mon arrivée, son binôme, devenu le mien, m'a réconforté en me dégottant une chambre rien que pour moi au calme. C'est un joli cagibi, avec une table pour mon toilettage, mes petites affaires : dentifrice, shampoing, serviette de bain, gamelle, friandises et une armoire à provisions en hauteur. La nuit venue, le "sac d'os" m'a portée à même mon panier gris, jusqu'à ma chambrette où mon couchage rouge et mes joujoux m'attendaient patiemment. En m'y déposant avec des bisous, des caresses et une croquette, elle a dit : bonne nuit Lolotte, sois sage et la porte s'est refermée.Tout était calme et cosy, le bruit de la ville s'est évanoui et j'ai dormi comme un loir.

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Pendant ce mois d'immersion, malgré la régularité imposée de mes sorties hygièniques, j'ai un peu cafouillé et suis retombée dans mes travers d'antan, pipi aprés avoir bu, pendant que mon précieux me tournait le dos, occupé à cuisiner. Evidemment, il en a fait tout un plat et nous avons rompu le lien affectueux et prometteur d'une relation à peine esquissée. Toutefois, l'homme est revenu vers moi, avec un cadeau de réconciliation pour une piseuse m'a t-il dit, tout en me dévoilant fièrement son offrande. Maintenant, je porte la culotte dans cette maison avec assurance et sans faillir, même si elle me corsète un peu trop. Nous avons aussi exploré la ville, pleine de shreks, de minions et autres ONI*. Je n'ai pas eu un moment de répit, seul mon panier rouge clignotait comme une urgence dans ma petite tête, pendant que j'accumulais des infos et du stress pêle-mêle. A mon grand soulagement, il y a eu des plages de détente pour me recentrer, dont une pause réconfortante et ombragée à l'Orangerie, sur les genoux de mon précieux. Son sens de l'observation en mode contemplatif à fait plus que me séduire, j'ai pris une option sur les prochaines séances. Je n'étais malheureusement pas au bout de mes peines. "Encore un matin qui cherche et qui doute.." fredonne encore à mon oreille, comme le jour où mes aidants m'ont proposé de visiter Durbach, pour disaient-ils, randonner. Une énième étape de mon immersion dont je n'ai pas compris le principe. Il a fallu marcher comme jamais, tout ça pour finir sur un banc et bouffer mes croquettes... "paniéoùté" ? "paniéoùté" ?

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Les premiers quinze jours de ma nouvelle vie, je m'éveillais comme si je venais de sortir du ventre de ma mère, sans rien reconnaître autour de moi. Tous les matins c'était la même histoire et il me fallait un bon quart d'heure pour remettre les pendules à l'heure. "Nous voilà bien, on a tiré le bon numéro" mon précieux semblait content de mes efforts. C'est nanti de ses encouragements, que je prenais tout doucement mes marques dans ce nouveau monde où je venais de débarquer depuis trente jours déjà. Puis une inquiétante effervescence m'a mis la puce à l'oreille. Deux valises, chacune la gueule ouverte, attendaient je ne sais quoi, tout prés de "mon" fauteuil et mes paniers. Je me suis fait toute petite pour qu'on m'oublie. Une fois les deux voraces rassassiées, leurs gueules s'est refermées pour ne plus l'ouvrir et me laisser enfin reprendre le cours de ma vie. Au matin, je me suis retrouvée cernée de toutes parts dans la vouâture, il ne restait plus qu'une chtite place pour moi et mon panier. J'ai tout d'abord imaginé qu'ils allaient me ramener d'où je venais. N'ayant plus la capaciter à participer au vaste projet de surpopulation, même de stars, j'ai été estampillé "bon pour la planète". Ce sésame ne m'ouvrira même pas les portes de mon ancien chenil pour y dormir. À un moment donné dans la vie, il faut savoir être fataliste. Je suis trés douée pour ça, d'ailleurs mon précieux dit de moi que j'ai un côté Rantanplan, grand maître à penser, comme moi. Pavlov lui doit beaucoup notamment des réflexes qui ont conditionné sa vie. Aprés sept heures de route, mon esprit frais et dispo se tenait prêt à toutes eventualités.

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Nous avons changé de crémerie ! Tous les matins, un merle et sa chorale de piafs me réveillent dés 4 heures, même le coq sort ébouriffé et vexé en caquetant qu'il est en retard. Je m'étire avec délice, en regardant mes vieux encore ensommeillés. Je partage avec eux et bien volontiers mon nouveau cagibi. La montagne n'a pas encore soulevé son manteau de nuit, elle est toute embrumée. Aprés ma sortie pipi, mes vieux s'en vont. Je retourne me coucher en attendant que le soleil chauffe le balcon qui m'aguiche et réveille en moi l'aventurière. Je hume des odeurs de petit déjeuner et mon imagination galope, il souffle ici comme un vent de liberté. Les voilà de retour avec dans un petit mouchoir de bienvenu, du jambon et des ptits bouts de fromages variés. Je sens que la vie ici va être douce pour moi. Mon précieux en verve se moque de moi et mon binome, il parait qu'on a toutes les deux un gros pif et ben on n'a pas besoin d'autres choses pour renifler les fleurs, la crème et les enquiquineurs. C'était trop beau pour être vrai. Ils ont tout gâché en sortant les sacs à dos. Heureusement, je vous l'apprends peut-être, l'Autriche a deux langues officielles : l'allemand et la langue des signes. J'ai bon espoir de me faire enfin comprendre dés mes premiers pas au paradis de Charly, qui est maintenant le mien. L'oeil affûté, je n'ai pas laissé passer l'occasion de divertir mon gros pif sur un parterre fleuri, odorant et accueillant et même de m'y vautrer. Une gestuelle d'une grande clarté, mettant en évidence mon refus de collaborer à un jeu de piste inutile. Nul besoin de traduction. J'oubliais ceux dont la vue baisse, désolée" ! J'ai "dit" : marcher ? Même pas en rêve !                                                                                           

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« L’immobilisme est en marche et rien ne peut l’arrêter. »

 

*ONI : Objet non identifié

 

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Commentaires
C
Pour commencer, bienvenue jolie Lolotte! Ton arrivée est une adaptation autant pour toi que mon tes "vieux" : vous semblez bien vous entendre! Et, même si tu ressembles à Charly, vous êtes différents et c'est normal. Bises à toute la famille à quatre et deux pattes!
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