" Il vaut mieux s'en aller la tête basse que les pieds devant !"
"C'est en voyant un moustique se poser sur ses testicules qu'on réalise qu'on ne peut pas régler tous les problèmes par la violence..."
Enfin je le suppose, car heureusement ou malheureusement je n'ai pu être confronté à cette situation !
Je sais que vous vous êtes fait un sang d'encre à mon sujet, je reviens de loin et sachez le, la mort ne m'aura pas vivant ! Pour vous rassurer, je suis, bien malgré moi, obligé de dévoiler quelques pans de mon intimité. Dans ma vie de chien, j'ai traversé dès mon plus jeune âge quelques moments difficiles et douloureux. Dans le but de m'éviter un cancer, la légitimité de l'argument me laisse dubitatif, on m'a prélevé deux précieux attributs qui a eux seuls auraient rajouté à ma prestance s'il en était besoin ! Je les aurais volontiers porté avec fierté ! Il me restait tout de même deux petites glandes olfactives ! pour distribuer ça et là moultes invites au sexe opposé afin de les convier à des divertissements tout à fait inoffensifs et revigorants. Quelques années plus tard, j'ai là aussi joué de malchance ! Une première alerte m'a empêché de m'asseoir quelque temps,le bistouri n'était pas loin...fort heureusement à force de courage, d'endurance, je me suis débarrassé de cet abcès qui squattait mon fondement. Ces derniers jours, croyant que j'étais à l'article de la mort, mon cher véto m'a palpé sous toutes les coutures non sans avoir fait un diagnostic sans appel : récidive ! Tout en recevant nos remerciements et quelques récompenses pour service rendu, il s'est quand même permis une menace à peine voilée : guérison ou ablation !! deux castrations it's too much !! Vous avez sous les yeux, votre humble serviteur Charly, sorti victorieux d'un combat homérique...
Et comme dit l'autre, aux âmes bien nées...grosso modo, quand on est bon, on est bon ! Je n'ai pas eu d'autres choix que de prouver à mes vieux mon top niveau. Ils ont concocté un programme de remise en forme que nous avons inauguré ce jour. Barda, pique-nique et tout le toutim !
Grande nouveauté pour ce printemps 2015 : j'ai changé de look ! Je porte avec élégance une bottine, pièce unique, qui me sied à merveille. J'ai récupéré un maintien et une assurance qui me rappelle ma jeunesse. Mes ongles rabotés à vif ne me font plus souffrir. Si j'avais un petit reproche à faire, mais vraiment puisque vous insistez, je dirais que le petit bruit de "traîne-savate" n'est pas à mon avantage ! Tout en réfléchissant chemin faisant à ce propos, je m'aperçois que ce que je prenais pour un atout, pourrait m'être préjudiciable...Encore un coup retors de mes vieux : on se promène et en même temps je fais ma rééducation tout seul, gratos !! Il va falloir que je lève ma patte "chaussée" plus haut j'suis déjà épuisé rien qu'à l'évoquer..
Le temps passe bien vite quand on gamberge, mais ça ne donne pas forcément la solution au problème, j'ai plutôt l'impression de tourner en rond. Au sortir des bois, le soleil a nimbé un magnifique verger de sa lumière, ce spectacle éblouissant me propulse hors de mon cercle vicieux. les petites ouvrières jaunes se hâtent fébrilement, leur bourdonnement s'intensifie et devient musique entêtante pour accompagner les chants multiples et variés d'oiseaux invisibles. Ils me fredonnent la mélodie du bonheur et de la chance qui si souvent cheminent prés de moi,j'avais presque oublié leurs présences, une merveilleuse journée s'annonce !
Au fond de mes tripes je le sens, les cerises et les fraises seront bientôt offertes à notre bon plaisir. C'est une idée judicieuse de faire un repérage et je me réjouis d'y avoir apporté ma contribution. Mais trêve de bavardage, nous approchons de notre banc préféré pour nous restaurer, il faut que je pousse un peu la vieille qui est à la traîne !
J'ai englouti avec rapidité mes croquettes, pour pouvoir suivre et quémander du regard le menu que mon pote s'est octroyé, espérant grappiller quelques restes. Comme ma vision est de 180° j'avais un oeil sur la chef, qui comme à son habitude commence son repas quand nous finissons le notre. Stratégiquement le pique nique est orchestré tip-top, mais le plus dur reste à faire : convaincre une parcimonieuse à partager son cochon fumé !!
Compte tenu du comportement avaricieux de ma patronne, je me suis estimé beaucoup trop faible pour pouvoir dans l'immédiat reprendre la route. J'ai donc regagner mes appartements pour poursuivre une sieste dodelinante inopportunément interrompue ! En représailles, ma vieille a enfourché son dada sans tarir : le régime !! Son bla-bla et la cadence des pas de mon sherpa qui cherchait lui aussi à lui échapper ont fini par m'endormir. Face à l'ultimatum de ma maîtresse : maigrir et partir au Tirol ou les colonies de vacances et grossir tranquillement, je pense qu'il est urgent d'attendre !!
Soudain ! cette délicieuse odeur de cochon fumé qui ne m'avait pas vraiment quitté, s'est fait insistante au point de me réveiller. Devant moi, grassouillets, pépères, juste à point, une harde de sangliers : j'suis en transe ! Je me tourne vers ma patronne et lui intime l'ordre, disons plutôt je lui demande, enfin bref je l'implore de me déposer au sol....
Quand elle a enfin percuté et m'a laissé quitté mon sac à dos, il était trop tard, on les avait perdu de vue depuis belle lurette ! Je me suis retrouvé gros-Jean comme devant....
"Bien sur qu'il m'arrive souvent de me parler à moi-même car j'ai souvent besoin de l'avis d'un expert"