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CHARLY  dit  "ZIGOUIOUI"
14 mars 2020

"Il y a deux sortes de temps : le temps qui attend et le temps qui espère."

 

"L’optimiste ne refuse jamais de voir le côté négatif des choses ; il refuse simplement de s’y attarder."

Je passe mon temps à attendre qu'il fasse un peu moins froid et un peu moins chaud. Grosso modo, j'voudrais traverser le temps sans me geler les absentes, ni m'échauffer les sangs ! Je suis un grand optimiste contrarié, la preuve en est, cette balade en deux temps dans les alpes de la zillertal où l'on m'a soufflé le chaud et froid... Quand je dis "on" il s'agit de la vieille, what else ! Une peau de vache à qui il vaudrait mieux donner satisfaction de suite avant qu'elle ne vous use la santé pour l'obtenir. Nous nous sommes garés en face de l'auberge "Dominikushütte" au bord du lac. Vautrées sur le trottoir du milieu, les amies pansues de la vieille, nous ont à l'oeil pendant que l'on s'équipe. A peine sur le pont, un vent sibérien nous secoue de toutes parts et je me sens déjà pousser des ailes, bien content cette fois d'être au bout de la laisse ! Enfin sur un chemin bordé de sapins protecteurs, on a repris notre souffle et la pluie s'est invité, elle aussi en rafales...

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Vous l'avez deviné, ce cheminement sur pavés glissants, n'a pas eu la faveur de mon pote, la mienne non plus ceci dit. Le sourire conquérant de notre leader qui m'avait pris sous son aile, histoire de calmer le jeu, n'occupait pas toute la photo et pour cause! C'était pour imposer dans l'objectif du photographe, le but final de cette sortie rafraîchissante, tout en espérant que l'idée vienne de lui... Elle n'a pas été déçu, la pensée d'un demi-tour lui est de suite apparue ! Pourtant le lac, d'un abord facile, ne demandait qu'une chose, c'est qu'on en fasse le tour. Il faut dire que tout jouait contre nous, à chaque tentative pour nous rapprocher de la belle cascade Schrammach, les flots torrentiels qui la ceinturaient pour en protéger l'accès, nous ont bloqués. A chaque abandon de notre part, nous étions pris à revers par quelques ruminantes prêtes à en découdre. En désespoir de cause, on a cherché un petit coin sympa pour pique-niquer vite fait. Trois beaux rochers plats pour poser nos fondements au sec, ont suffit à nous remonter le moral. En faisant le guet, tremblotant, j'ai aperçu alors sur le chemin principal trois laitières qui cherchaient de quoi se distraire.

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Arrivées à quatre, cinq mètres de nous, elles nous dévisagent avec insistance comme pour dire : "mais c'est notre place, on avait réservé...".  Pas question d'un face à face, les yeux dans les yeux ! Ce serait vécu comme une provocation et ces dames sont susceptibles. Nous avons feint de ne pas les voir, sans pour autant leur tourner le dos. Et l'attente a commencé, ça ne vaut pas la peine de passer à table avant de connaître leurs intentions. C'est alors qu'elles ont été distraites par deux autres objectifs tout aussi attractifs que nous. Ces nouvelles "activités ludiques" arrivent fort à propos : un cycliste à pied et deux anglaises déjà bien effrayées ! Toujours contemplatives, l'oeil bovin, elles ruminent devant ce choix cornélien...Le cycliste en profite, enjambe sa bécane et prend la fuite, quand aux ladies, elles ont tout simplement filé à l'anglaise ! Nous, las, immobiles et gagnés par le froid, avons finalement pris le risque de déballer nos affaires. Étrange coïncidence, comme par hasard les peaux de vache ont pris la décision de partager, sans invitation, notre repas ! Ce fut une débandade apocalyptique et casse gueule, dont nous sommes sortis indemnes et sans perdre nos rations de survie. A nouveau harnachés comme il convient, on s'est résigné, de bon coeur, à faire le tour du lac. En passant devant le parking, pas âme qui vive, les vaches au loin rentraient au bercail, seul deux fadas et un pôve teckel faisaient de la résistance...Le blizzard a soufflé sur nous un brouillard givrant, qui ne s'est levé que pour me narguer, en m'offrant la vue d'un fumoir à cochonnailles, vision réconfortante mais fugitive. La chance a fini par tourner en notre faveur, au bout du lac, un joli cabanon bien abrité, nous a accueillis. Mon pote ripainsel* a mis la table et nous sommes passés aux choses sérieuses. Un voile s'est enfin levé sur mon humeur morose et sur le paysage. Le retour s'est fait avec le vent dans le dos et ça n'a pas traîné...

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Nous voilà de retour...l'année d'après à la même époque ! Bien que je connaisse la vieille par coeur, j'ai toujours l'espoir qu'une année de plus la rende plus sage. Elle m'a pris à témoin, devant un éventail de cartes et documentations concernant notre balade et je lui ai donné mon aval, en toute confiance. Nous avions déjà avalé un bon nombre de kilomètres depuis notre arrivée au Tirol et l'on n'était plus de la première fraîcheur, d'autant que la température n'avait pas baissé, bien au contraire. Pour bien faire, la vieille nous a invité à une promenade de santé désaltérante... à la cascade "Schrammach" ! Et voilà c'est r'parti comme en quarante... Le lac se remplit avec fracas. Les deux beaux fauteuils en bois pour nous faire profiter du spectacle, bercent déjà deux paresseux, que je contemple avec envie. Quelques gros nuages noirs ont fait de l'esbrouffe au-dessus de nos têtes à ma plus grande joie et se sont dégonflés comme des baudruches dés que le soleil en a fait le tour. Les vaches se sont mis à l'ombre, la canicule nous accable fidèle au rendez-vous ! Rien ne peut plus nous empêcher d'aller de l'avant, à mon grand regret.

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Mon pote n'a pas voulu reprendre le chemin pierreux de l'an dernier et nous sommes passés par les prairies. Un ptit quart d'heure plus tard, on a fait une première rencontre au milieu d'immenses bosquets de rhododendrons. Un essaim d'abeilles aussi visibles qu'audibles se piquaient la ruche au nectar des fleurs. Pour ne pas troubler cette fête où nous n'étions pas les bienvenus, on a fait un petit détour. Le torrent glacé cavalcade sur les rochers pendant que je bous intérieurement de ne pouvoir me rafraîchir comme lui. Le petit pont de bois pour franchir "l'impétueux" était bien fidèle au poste, mais l'hiver l'avait mis à mal et sérieusement ébranlé. Il va encore falloir faire un crochet et je sens déjà la fatigue qui s'installe, ma tête est en surchauffe. Mon pote propose une pause et je fais le guet...je commence à connaître la musique.

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Qu'est que j'disais, un groupe de casse-pieds est en approche, jamais deux sans trois, on est bon pour un autre détour. La vieille refuse de retourner sur ses pas, c'est apparemment la seule alternative qui nous reste et ça m'arrange. La patronne inconsciente va droit à l'abattoir. Postée bien en vue sur le chemin, les poings sur les hanches, elles se croit menaçante... Incroyable, les vachardes de l'an dernier sont là !! observant la vieille qui gesticule et les invective. Je l'sens pas, ce coup ci, on va finir à plat ventre et vachement amoché. Vous me croirez si vous voulez, mais elles ont soudain pris le large en meuglant. A mon avis, on a mal cerné le problème dés le début, les plantureuses voulaient tout simplement sympathiser tout en s'inquiétant de l'accueil qui leur serait fait. Finalement, elles ont pris le taureau par les cornes, faisant fi de leur timidité, pour une approche amicale. Notre fuite bruyante et désordonnée les a effrayées et dissuadées de reprendre contact. Aussi en retrouvant la vieille sur leur chemin, elles ont battu en retraite en meuglant un truc du genre: "sauve qui peut, les gaulois sont encore dans la plaine..." Je n'vois pas d'autres explications !

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Hors de question de rebrousser chemin et impossible de faire l'équilibriste sur le pont bancal ! La vieille toujours aussi butée, a râlé tant et si bien que mon pote est allé en reconnaissance. Il est revenu avec une solution hasardeuse qu'il valait mieux tenter plutôt que d'écouter les sempiternelles rouspétances de la gauloise. Ce parcours plutôt casse-cou nous a enfin permis d'accéder au plus prés de la cascade pour y pique-niquer. On a traversé pour cela un chemin tapissé de branchages enchevêtrés en équilibre sur des rochers. J'ai retrouvé mes appartements pour franchir ce dernier passage qui m'a éreinté. La tête m'en a tourné et j'étais sur le point de défaillir quand on m'a déposé au sol. Devant l'urgence de la situation, mon pote est parti imprégner ma couverture magique d'eau bien fraîche, à même le torrent. Pendant ce temps, la vieille a installé mon camp de base où j'ai pris mes quartiers, sitôt après avoir vérifié le menu du jour...

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En tout et pour tout, quelques photos et un frugal repas sans intérêt ! Les nombreuses haltes pour m'obliger à boire jusqu'à plus soif, suivi d'emmaillotement fraîcheur pour faire baisser ma température ont freiné mon retour mais pas mon ras-le-bol. Soudain, au milieu de la prairie, à découvert et en overdose de canicule, j'ai eu la plus belle vision qui soit. Au loin, comme un mirage, mon lac m'a fait miroiter la promesse d'un retour à la maison. Dans un dernier sursaut, j'ai fui droit devant, sourd, aveugle et borné alors que loin, loin, derrière moi, sans même que j'en prenne conscience, mes vieux couraient, hurlant, sifflant, paniqués à l'idée de me perdre! Quelque chose en moi a soudain dit stop et je me suis couché sous un petit bosquet pour me laisser mourir... Dans ma berline, au pied de la vieille, la ventilation est à son maximum et je ne me sens plus de joie. Maintenant, nous sommes quittes, à chacun son coup de chaleur. Cette leçon vaut bien des vacances comme je les aime, sans doute ...

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Ripainsel* ou Riz pain sel : argotiquement, militaire chargé de l'intendance

 

"Avant de te préoccuper de la route, occupe toi du compagnon"

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Commentaires
C
J'adore! Il me fait bien rire avec ses aventures, qui sont les vôtres, naturellement. Et que c'est beau cet endroit! Bises et belle journée.
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