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CHARLY  dit  "ZIGOUIOUI"
5 mai 2019

«  Qu'est ce que je me serais ennuyé, si je n'avais pas été là »

 

"Hâtons nous de vivre, le temps fuit et nous entraîne avec lui"

Je me suis plongé dans de douces rêveries, en feuilletant mes souvenirs de vacances de l'année passée, avec un brin de nostalgie et soyons honnête, pour tromper une inquiétude grandissante. Je me revois péchu et plein d'entrain, ce que je ne suis plus, là, maintenant, tout de suite...Je suis bien obligé de vous raconter mes malheurs, sinon vous allez vous demander pourquoi je ne vous emmène pas promener, de là à imaginer que je boude, il n'y a qu'un pas que je ne vous laisserais pas franchir. Ce n'est déjà pas facile d'être mal fichu, alors je compte sur vous pour me consoler ou me plaindre, vous avez le choix ! Et ça me distraira de mes douleurs. Je venais tout juste de mettre en quarantaine mon ulcère naissant, quand le mauvais sort s'est à nouveau acharné sur moi. Alors que je reprenais enfin goût à l'essentiel : le plaisir de manger, mes "boyos"* ont mis un terme, à cette histoire d'amour qui dure depuis 12 ans déjà !

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Sans vouloir en rajouter une couche, j'en ai plein le dos : quand on le touche ça me fait un mal de chien. Mes pattes me démangent et sursautent dés que je m'endors, alors je les promène pour qu'elles me fichent la paix. Rien n'y fait, elles se disputent allant même jusqu'à comploter contre moi et me faire des croche pattes. Je ne peux même plus m'ébrouer, ni me coucher sur le dos les quatre fers en l'air, ça m'a même coupé l'appétit !! La vieille qui se foutait de moi quand je déambulais dans l'appartement, en ayant l'air de faire la danse du ventre, me regarde maintenant avec des yeux de chien battu et ne m'appelle plus son vermisseau. Ce qui me fait le plus hurler, c'est de revoir mon véto. Voilà qui est fait, la douleur s'en est allée, mais je n'ai pas encore le diable au corps. L'opium a pris possession de moi et sème la zizanie dans ma ptite tête. Au bout de 48 heures, j'ai repris mes esprits et me v'là dans mon petit panier à faire un constat. J'ai repris mes pansements gastriques et tout compte fait, je trouve que c'est une mise en bouche acceptable. Tant mieux, car c'est la seule "gourmandise" à laquelle j'ai droit pour le moment, mes vieux et mon ventre se sont ligués contre moi. Mon petit cachet anti-inflammatoire agrémente à nouveau mes repas pour vingt jours au moins. Bref, je suis devenu un vieux radoteur qui se la coule douce...Le printemps s'est installé à demeure. De mon balcon, je l'observe qui réveille tout son monde. Il a mis les bouchées doubles et son ardeur à nous chauffer la couenne, pourrait bien avoir raison d'un fragile retraité comme moi ! Aussi je ne mets le nez dehors que lorsque nécessité fait loi.

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J'ai beaucoup de temps à perdre maintenant. Autant l'utiliser pour surveiller mes vieux et tenter de calmer mes inquiétudes quand à mes prochaines vacances. Pour tromper cette attente qui noue mon estomac, j'ai eu l'envie de mettre en image le bon vieux temps d'un autrechien. Cheminer dans ma mémoire, en si bonne compagnie, la mienne, m'a fait remonter le moral en flèche. La vieille est venue bien souvent me baratiner, tout en me caressant dans le sens du poil et j'ai fini par me demander si elle ne mijotait pas un mauvais coup. Dans un premier temps, j'ai reniflé partout, poussant toutes les portes, pour vérifier si elle n'avait pas planqué sur mon territoire...mon remplaçant ! C'est une méthode bien à elle pour me mettre la pression et qu'elle pratique avec fourberie et une délectation morose. Puis rassuré, j'ai fait une micro sieste. Je ne dors que d'un oeil, sinon des cauchemars m'entrainent, de façon récurrente, à faire les cent pas au chenil ! Alors là, je le dis sans détour, j'ai passé l'âge d'aller en colonie de vacances...Tous ces présages qui rodent autour de moi ont eu raison de mon bon sens. La panique s'est emparé de moi, quand mes vieux m'ont regardé d'un drôle d'air avec des mines de conspirateurs à vous faire frémir. Une vision dantesque a squatté mon esprit, celle d'une énième mais dernière visite chez mon bourreau où je m'endormirais sans jamais plus ouvrir l'oeil ! Par chance, une nouvelle fraîche est salutairement venue vivifier ma traversée du désert.

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Après avoir pesé le pour et le contre (Une manie de la vieille : la pesée ! ) mes bons amis ont pris la décision de ne pas m'abandonner, quoiqu'il arrive, je ferais partie du voyage. La vieille va prendre une valise plus petite, le petit emplacement restant me permettra d'y loger la mienne. Ma trousse de toilettage, ma trousse de médicaments et mes croquettes remplissent déjà la moitié de la place. Il me faudra aussi y rajouter, ma laisse, mes bottines, mon panier, mes serviettes, mes joujoux et... mes appartements mobiles. Pourvu que je n'oublie rien ! Mes compagnons me porteront tous les jours, chacun leur tour, je sens qu'on va être très bien. Même qu'à ce rythme là on sera tous H.S ! Trois retraités enfin peinards à se goinfrer, projet que je nourris depuis de nombreuses années !! Je sais déjà où je vais poser les premiers jalons de cet ambitieux projet...

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La vieille nous a fait découvrir un coin de rêve qui fait notre bonheur et sera propice à notre douce oisiveté. Deux beaux lacs de Bavière, romantiques à souhait, cachés l'un de l'autre par une forêt pimpante. Un léger écart de conduite, en lisière du Tirol ! Là aussi, les oiseaux y donnent la sérénade et les écureuils nous mettent la tête à l'envers. Les sommets du Karwendel se profilent au loin et nous apportent de temps à autre une ondée qui vient taquiner les nénuphars. La lumière est là, toujours guidant nos pas, même quand le ciel s'assombrit. Les canards glissent en silence sans rider la surface sombre du lac. Puis en douceur, le ciel, à nouveau dégagé, dévoile une autre facette des eaux miroitantes, passant du vert au bleu. L'eau devient limpide et transparente le long des berges où de gros poissons patrouillent en dilettante, bouches et nageoires affleurant la surface. J'attendrais patiemment, refrénant mes envies de chasser le canard et lorsque nous aurons enfin essayé les plus beaux bancs qui jalonnent le Ferchensee et le Lautersee, je prendrais le relais pour guider mes vieux, gentiment, mine de rien, vers le biergarten pour y déguster quelques délices salés et sucrés. Lorsqu'ils iront, repentants, dans la jolie chapelle pour allumer une petite veilleuse protectrice, j'irais me coucher parmi les fleurs multicolores et le bourdonnement des insectes gourmands. J'oublierais mon péché de gourmandise qui ne porte plus à conséquence, puisque je suis déjà au paradis. Je vous abandonne à la découverte, prenez tout votre temps, c'est un bien très précieux ! Toutes ces émotions m'ont fatigué et mes yeux se voilent....

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J'ai encore péché par excès d'optimisme, tous mes efforts pour me remettre d'aplomb, me semble vain. Pas un seul panier ne trouve grâce à mes yeux. Je patrouille gémissant dans l'appartement, à bout de force. Sitôt allongé, je ronchonne jusqu'à ce que le sommeil m'emporte. Je refoule du goulot au point de m'indisposer, pépiant et mâchouillant comme un vieillard édenté. Mes sorties hygiéniques se font contre ma volonté. Mes vieux me tâtent et m'auscultent sans arrêt pour en savoir plus, pour autant mon problème reste entier. Moi-même, je ne saurais mettre un nom sur ce qui me cause tant de tourment, j'ai tout simplement mal partout, j'suis au bout de ma life... J'ai eu droit à un bon bain chaud, mes couchages lavés et tapotés tout comme il faut. Cerise sur le gâteau, on a refait un ptit tour chez mon tourmenteur pour un rappel obligatoire de vaccins. S'en est suivi une longue conversation entre le maître de cérémonie avec sa tête de fossoyeur et mes deux vieux qui ont l'air de suivre un corbillard ! Dieu merci, c'est vivant et presque euphorique que je me suis engouffré dans la voiture avec un ptit sac bien rempli. J'avais de quoi faire une cure détox et atomiser tous les parasites qui seraient tentés de bouffer le peu d'énergie qui me reste. On est peu de chose...La bouille d'enterrement de mes maîtres n'était pas liée à l'état de santé de votre serviteur, mais au fait que leur "Cher" Charly venait une fois de plus, de vider leur escarcelle !

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Moralement, je reprenais pied, alors que le ciel était de plus en plus bas et gris. Le froid est revenu taquiner ma carcasse et la pluie s'est invitée sans crier gare, l'hiver est de retour ! Quelques jours plus tard, mon pote m'a emmené, dés potron-minet en courte balade. Au bout de ma laisse, je suis entré chez mon véto parce qu'une charmante dame m'a susurré des mots mielleux qui ont su m'emporter sans que j'y prenne garde, loin de mon protecteur. Lorsqu'enfin, on a daigné me sortir de ma cage et me rendre ma liberté, mon bourreau m'a couché sur la table et j'ai vu ma dernière heure arriver en m'endormant paisiblement....Hé ! mes poteaux, ne pleurez pas sur ma tombe, je n'y suis point, mais j'ai eu chaud !! Aux résultats de ma prise de sang et ma radio, je vous annonce que toutes ces raideurs et douleurs ne sont que de la vieillerie !! Je suis usé, car j'ai beaucoup servi...mes maîtres. Un foie un peu trop gros, des boyos en inflammation chronique, mes ligaments croisés des pattes arrières fatigués, mon hernie discale et tutti quanti...La vieille énumère mes faiblesses mais reconnaît enfin mes mérites, je suis un boulimique. C'est vrai que je ne ménage pas ma peine quand je bosse, j'suis jusqu'au-boutiste. Je suis gâté, en plus des autres "friandises" vétérinaires déjà en ma possession et bien évidemment testées et approuvées, je suis maintenant nanti, d'anti-acides ainsi qu'une prolongation de trois mois d'anti-inflammatoires, ce qui fait que je ne suis pas vraiment au régime sec. Quel soulagement ! Me voilà, l'heureux possesseur d'une armoire à pharmacie, la plus fournie de toute la famille. Mes maîtres ont fait des pieds et des mains pour que je reste auprès d'eux. C'est une décision sage et judicieuse. Avouez que, sans moi, le Tirol perdrait toute sa saveur, n'est-il pas ? Partir en vacances n'aurait plus aucun sens...

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"La retraite faut la prendre jeune...Faut surtout la prendre vivant. C'est pas dans les moyens de tout le monde"


*Boyos (pronocer : bo-yo) = boyaux
 

 

 

 

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