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CHARLY  dit  "ZIGOUIOUI"
5 février 2017

"Travailler n'a jamais tué personne mais pourquoi prendre le risque !"

 

Fainéhantise : peur obsédante de la paresse, du temps mort, de la durée non remplie...

 

Une chose est sûre, ce n'est pas mon cas. Je savais bien que je n'étais pas fainéant ! Dans mon petit panier, la tête posée sur mes deux pattes croisées, je contemple la multitude d'étoiles des neiges venues me rendre visite sur le balcon. J'ai rassemblé tous mes jouets à côté de moi, pour me tenir chaud sur le flanc droit tandis que le flanc gauche engrange la chaleur de mon copain radiateur, retrouvé avec bonheur, mais qui semble long au démarrage ce matin...

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Dans la pièce d'à côté, ça brasse à mort, pas moyen d'être au calme ! Mon pote rentre et sort de l'appartement, son comportement m'oblige à surveiller ses allées et venues. Quand finalement il nous revient, c'est pour se mettre sur le balcon. Il me bouche la vue et fait rentrer le froid ! la journée commence à peine et déjà je pressens qu'elle va être difficile. Qu'est que je disais ! Je me colle littéralement contre mon "chauffeur" mais je sens qu'il faiblit lentement. Je vais aux nouvelles, voir la vieille, elle est fébrilement accrochée au téléphone et ne daigne pas m'accorder son attention. Puisqu'elle m'envoie paître, je retourne dans mes appartements pour constater avec angoisse que le froid s'est incrusté et que mon radiateur a rendu l'âme. J'ai fait toutes les pièces, les unes après les autres, espérant y découvrir un autre "point chaud" en état de marche. J'ai dû me rendre à l'évidence, ils sont tous en grève !! Plutôt furax, mon pote a décidé que nous serions plus au chaud, à marcher dehors ! J'comprends pas trop comment c'est possible. J'y étais ce matin pour ma sortie pipi éclair et je peux vous dire que je me suis gelé les absentes!!

En très peu de temps, je me suis retrouvé sur le siège arrière en vrac avec ma studette, ma serviette magique, et autres accessoires, enfin bref le début des embêtements !! Je me suis mis en boule et la vieille m'a dit de ne pas ronchonner. Je sais je pourrais être sympa, mais ce serait chiant ! Au bout de quelques minutes, une douce chaleur a rempli l'habitacle et m'a adouci le caractère et celui de mes vieux, un vrai bonheur! 

 

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C'est encore une idée lumineuse de mon copain qui nous sauve la mise. Se mettre au chaud dans la voiture et se promener sans se fatiguer, c'est du grand art, il fallait y penser ! J'avais complètement zappé ce radiateur de secours. Quelquefois je m'inquiète pour mon maître et me dit qu'il devrait lever un peu le pied, maintenant que nous sommes tous les deux retraités. Je ne vois pas pourquoi il faudrait bosser et plus qu'avant ! Ça épuise et c'est mauvais pour la santé. J'ai pris mes désirs pour des réalités ; on s'arrête et mon pote coupe le chauffage ! Mes vieux sortent au froid en oubliant de fermer les portières puis s'emmitouflent comme deux ours polaires. Forcé de mettre pied à terre, chaussé d'une unique mais indispensable bottine, mes pattes ont dansé la gigue, histoire de ne pas geler sur place ! Mon grand ami, qui ne l'est plus, celui que je croyais le plus fidèle, me dit : "une fondue, ça se mérite mon titi !"

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Je ne comprends pas toujours ce qu'on me dit ! Les deux pattes, n'ont aucun problème pour se comprendre... C'est bien plus simple pour eux : Y'en a qui pigent avec des signes, d'autres en lisant sur les lèvres ou sur le papier et même dans les cartes pour certains. Bien sûr, j'ai le son, quelquefois même accompagné d'images décalées ou même pas décodées. Mais je n'ai aucune traduction de tout ce galimatias. Ce qu'il me faudrait c'est un message olfactif, tout de suite ça me parlerait... dans ma langue ! Du coin de l'oeil je les observe, tentant de comprendre cette phrase énigmatique. La mine réjouie de la vieille, son enthousiasme au propos de notre compagnon me met sur la voie. Je n'ai plus besoin d'interprète, je sais avec certitude que la seule chose qui peut la mettre dans cet état, c'est la bouffe ! C'est un point, le seul, que nous avons en commun. Je la soupçonne même de me mettre au régime pour avoir un plus de rab. Elle ne donnerait pas sa part au chien! J'entrevois des réjouissances stomacales qui me font rentrer la tête entre les épaules, d'aise et de plaisir anticipés, à moins que ce ne soit un effet sournois du froid !!

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Il est préférable de prendre la route de suite, histoire de mettre fin à cette corvée vite fait bien fait. Puisqu'il faut en passer par là, allons travailler, bien que ce soit contraire à toutes mes règles de sécurité.. La carotte est trop tentante et je n'y puis résister, je suis mon propre esclave ! Certains de mes congénères, se taperaient des kilomètres la langue pendante pour rendre visite à une louloute, moi ce qui m'excite ce sont les plaisirs de la table!                                                            Jusqu'ici, nous n'avons rencontré âme qui vive, il n'y a dans cette blanche vallée que trois fous en goguette. Par moment et le plus souvent dans les montées, la neige disparaît laissant apparaître une épaisse couche de glace. Ma bottine devient pour moi un handicap, je n'ai plus de prise au sol. Je deviens un patineur désarticulé pour la plus grande joie de mes vieux. Dés qu'on se fout de moi, le retour de bâton est immédiat. Je les foudroie du regard puis prends le large, les laissant en rade, ça leur fait les pieds...

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Le boulot c'est pas mon truc, j'y vois pas d'intérêt ! Au sein de l'espèce canine, toutes races confondues, on trouve des bosseurs, qui s'imposent des régimes draconiens, des entraînements du soir au matin, afin d'obtenir des titres de champion de sauvetage, de chasse, de course ou de beauté. Je leur voue bien évidemment une admiration sans borne ! J'ai bien essayé à mon arrivée dans cette famille devenue mienne, de fournir quelques petits efforts, par exemple dans le fameux exercice de "va chercher la baballe". Mais franchement !! Elle était à nos pieds au départ, on me l'envoie au loin, pourquoi ? Je la retrouve, j'me pose à côté et là c'est limite qu'on me fasse passer pour un abruti parce que je la ramène pas à son point de départ !! Je les trouve bizarres les deux pattes!                                                                                 Mais comme je suis un être exquis, aimant et pas contrariant, après quelques supplications de ma vieille, j'ai ramené la balle. Ce fut la seule et dernière fois, parce qu'aussitôt, elle me l'a relancée au loin. J'ai de suite remis de l'ordre dans tout ça. Je me suis assis pour la regarder et cette fois, c'est elle qui a cherché et ramené ma balle. Au fond de moi, je savais que j'étais né pour exiger et non pour obéir ! Avec mon pote, on s'est de suite compris, me voyant partisan du moindre effort, on a simplement joué à "donne la papatte à son papa". Amusement qui avait lieu habituellement dans la cuisine et le plus souvent sur ses genoux. C'était, je le confesse, peu fatigant. Je pouvais dans le même temps, jeter négligemment un oeil sur son assiette, pendant que je collaborais avec zèle à ce passe-temps. C'est à ce moment là que je me suis découvert une passion pour la bouffe, une sorte de délicieuse idée fixe, pour laquelle je ne dédaignerai pas de mourir, mais comme dit l'autre, de mort lente...

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Je partage bien volontiers mes escapades et mes découvertes importantes. Mais je ne suis qu'un éternel étudiant qui chaque fois revient à la case départ, avec cette fatigante impression d'être à nouveau ignorant ! Mes vieux ont pris le temps, que j'ai perdu à chercher un abri, pour me rattraper. Je reste persuadé que c'est finalement le temps qui nous aura à l'usure et c'est justement à cette évocation, que je me suis retrouvé quasi enseveli sous la poudreuse en essayant d'atteindre un banc bien abrité et...hors neige ! D'abord compatissant, mon pote m'a débarrassé d'envahissants glaçons qui squattaient mon pelage. Puis il m'a pris sous le bras, sans me demander mon avis, pour me remettre sur le droit chemin que je venais de quitter.

 

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La marche reprend et nous ne sommes plus que des silhouettes qui loin d'être éphémères, grandissent entre ombre et lumière. La forêt s'éclaircit au détour du chemin et nous contemplons le beau spectacle qui s'offre à nous. La première chose qui me saute aux yeux, c'est la disparition de la neige sur les autres versants en contrebas. Elle y est plus rare et bien moins épaisse et je me demande ce que je suis venu faire ici ! Entre mes deux oreilles sommeille un vent de liberté, il ne tient qu'à moi de lui laisser prendre son envol. A chaque fois, que ma laisse m'abandonne et me livre à moi-même, je me laisse griser. Je voudrais n'en faire qu'à ma tête, quitter mon ancrage pour ne suivre que les parfums de ce monde. Mon odorat battrait la chamade en suivant de mystérieux fumets, je me laisserais mener par le bout du nez, jusqu'à m'enfièvrer et finalement me rendre à quelques appâts attractifs. Ainsi, esclave consentant, je vivrais de plaisirs furtifs et troublants. Teckel déserteur, infatigable vagabond... mais qu'est ce que j'raconte ! Bon dieu ! Où sont mes vieux, même pas foutu de me tenir la bride, je ne peux compter que sur moi-même et encore pas trop...

Devant moi des traces sanguinolentes m'inquiétent, chasseurs ou gibiers !! J'vais pas rester pour le découvrir. J'ai rapidement retrouvé mes maîtres après quelques minutes d'égarement et comme à mon habitude lorsque je suis désemparé, je m'amarre à mon pote, la discipline y'a qu'ça de vrai !! Toutes ces divagations m'ont refroidi, frissonnant je cherche refuge vers des questions-réponses plus terre à terre : quand est-ce qu'on bouffe ? 

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la croisée des chemins ! Grand dilemme pour mes compagnons, dans ce décor immaculé, tout leur semble familier et cependant pas tout à fait pareil ! Autrement dit, on s'est encore paumé... J'aime Durbach parce que, quoiqu'il advienne lors de nos balades, on trouve toujours une planche de salut. Ça me permet de partir confiant, surtout quand je suis peu motivé et contraint à l'effort ! Et ça n'a pas loupé, une table débarrassée en partie de son épais manteau neigeux, puis recouverte d'un imperméable, a accueilli ma modeste et frileuse présence. Évidemment, qui dit table dit manger ! C'est tout naturellement que mon maître, dont je suis l'heureux propriétaire, m'a chargé de tenir compagnie au garde-manger. Le soleil compatissant est venu réchauffer mes vieux os. Pendant que je "fondais" doucement, mon pote a réparti les rations avec un manque d'équité frisant la discrimination. Je contesterai plus tard, l'heure est grave, mes vieux sont en conférence et délibère sur la conduite à tenir pour repartir du bon pied. Pendant qu'ils répondent à la question "c'est quand qu'on va où ?" Je m'interroge sur un sujet autrement plus important, cette halte improvisée, fort bien au demeurant, sera t-elle unique ou est-elle l'avant-goût d'une prochaine étape plus roborative ? Du genre qui tient au ventre quoi !

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Je ne vous cache pas que j'ai dédaigné et laissé aux chiens errants quelques résidus de viande de gibier découvert ici et là sur mon chemin. Je ne pouvais prendre le risque de me couper l'appétit et ne plus avoir assez d'estomac pour m'attabler au fameux "repas qui se mérite" J'espère avoir fait le bon choix ! Une harde de cervidés se tient aux aguets dans le sous-bois juste en face à nous, séparée par un fossé. Ils m'attendent pour sprinter dans la neige. J'ai toujours été fidèle en amitié, tout le monde vous le dira. Les bêtes à cornes sont de bons compagnons de jeux que j'apprécie, tout autant d'ailleurs, que lorsqu'ils finissent malencontreusement dans ma gamelle. Que voulez vous je suis un fan inconditionnel !! Dans ce froid polaire, j'essaie de discipliner ma truffe, pour qu'elle réduise au minimum, ses inspirations et expirations mais rien n'y fait elle s'emballe toute seule. Le message me parvient enfin, hé oui c'est moi le cerveau ! Je gère, j'analyse, je donne les ordres et de mon propre chef, je m'exécute. Donc je fais corps avec mon pisteur et dévale la pente. Au bout du chemin, je découvre ce que ma truffe a senti : le Hummelswälderhof ! Autrement dit le bourdon de la vallée, mon restau préféré dont je vous parle de temps à autre et qui propose à l'occasion... du cerf ! J'ai couru si vite, que mon cul a failli passer par dessus ma tête. Je virevoltais sur place quand mon enthousiasme a été coupé net par un sifflement de rappel. J'en croyais pas mes oreilles, une trahison de plus, je suis revenu vers eux, traînant la patte et comme à chacune de mes contrariétés qui sont nombreuses, j'ai regagné ma studette pour bouder.

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Tremblant dans le dos de ma vieille, je me faisais la réflexion... Hé voilà, c'est là où le bât blesse : réfléchir, toujours réfléchir !  A force je n'ai plus le temps de trouver des idées pour me venger. Le retour s'est déroulé sans encombres, au chaud. Au passage, mes vieux se sont arrêtés à Offenbourg faire des achats. Dans la voiture, quelques arômes de clémentines et pommes me sont venus au nez, rien de folichon en somme ! Ma truffe et moi nous nous sommes mis en sommeil jusqu'au retour à la maison. Une fois toiletté, rituel immuable, j'ai regagné mon panier et passé ma rancoeur sur mon poêt-poêt, avec en mode avertisseur, mon oeil noir pour qui passerait trop prés ! Puis, las, je me suis endormi à côté de mon radiateur enfin disposé à travailler. Je songeais aux jours bénis de mon enfance, du sortir du ventre de ma mère jusqu'au moment où j'ai adopté de façon inconsidérée mes deux vieux. Tout n'était que jeux et rêveries pour moi, électron libre, qui jouissait de l'instant présent. Parce que je me suis pris d'un amour fou pour mes deux lascars, je suis asservi et sans cesse au travail. D'après la vieille, ce qui me fatigue le plus, c'est ne rien faire !! Mais moi, je sens bien le poids des ans, rien à voir avec mes 6kg600 dont on me rabat les oreilles... Je crains même de ne pas pouvoir passer l'hiver ! J'étais en plein délire de persécution, cauchemardant à ma fin prochaine ou pire à une fugue qui me laisserait démuni et solitaire, quand mon odorat m'a rappelé à la raison. Je m'suis précipité à la cuisine où mon chef cuistot officiait avec talent et de suite les effluves ont traduit avec force la phrase obscure "une fondue ça se mérite". Finalement, cette balade m'aura rassuré sur un point : être insoumis au sein d'une famille tout confort, c'est ce qui me convient le mieux, l'idéal quoi ! Fort de cette conclusion, l'estomac plein,j'ai mis un point final à cette aventure en ronflant...

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"Le véritable travail, c'est de savoir attendre"

 

 

 
 
   
 

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Commentaires
S
oh que tu es gourmands mais tes copains se laissent pas aller non plus!grosses bises de nous et volga!
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F
Charly, te rends tu comptes, des belles promenades que te font faire tes "vieux ", comme tu le dis, les magnifiques paysages tout de blanc vêtu. Ok! , je te l'accorde, le radiateur c'est super!, moi, tit chihuahua d'1kg555, car ma vieille est au gramme près, il me faut mon petit manteau car je suis d'origine mexicaine, et je n'aime pas le froid et encore moins la pluie, j'ai même un imperméable transparent, ma vieille n'aime pas me déguisé, elle a toujours eu des Teckels donc je suis un " chi", rustique, mais avec des précautions quand même. Depuis que j'ai perdu mon frère de coeur, un teckel poil long, je me sens très seul. Profites des bons moments avec tes "vieux ", tant qu'ils sont en bonne santé, car après c'est dur, j'en sais quelque chose, ma vieille qui n'est pas vieille n'a pas eu de chance, heureusement que je suis la pour lui remonter le moral, je peux te dire qu'elle m'aime avec un grand A, et on se fait de gros câlins et je vais te dire un secret, depuis le départ de mon grand frère, je dors avec ma maîtresse, elle le sait que ce n'est pas bien, mais tant pis. Je te fais une fricassée de museau Charly. Illite 🐶🐾🐾
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