"et ne durent que les moments doux..."

" Ce petit chemin... qui sent la violette
Ce petit chemin... n´a ni queue ni tête.
On le voit
Qui fait trois
Petits tours dans les bois
Puis il part
Au hasard...",

Le matin, je ne suis bon à rien ! besoin de temps pour me rappeler qui je suis, où je suis etc... surtout si ma nuit a été peuplée de cauchemars, comme celui d'hier soir : j'étais un joli mulot en goguette quand un truc plein de poils à l'haleine de chacal, peut-être un teckel (erreur de casting !) m'a coursé toute la nuit, j'ai bien failli y rester !! Maintenant que le brouillard se dissipe dans ma tête, je peux apercevoir ici et là un sac, ma gamelle, ma laisse ! pas le temps d'un petit déjeuner, on est sur le départ : j'suis fatiguéééé...

J'ai péniblement repris mes esprits dans la voiture pendant le trajet, on se gare prés du Hummelswalderhof et l'on entame la première montée à travers les vignes pour disparaître dans la forêt. Le soleil a décidé de bouder, je ne lui en tiens pas rigueur. Au fur et à mesure que nous pénétrons dans les bois le chant plein de gaieté de la chorale des emplumés fait écho aux bruits de nos pas. Des pinsons multicolores sifflent sur notre passage tandis que les rossignols infatigables de jour comme de nuit racontent à coup de trilles leurs amours naissants...

Je hume encore quelques relents d'hiver dans la mousse qui persiste, très vite un léger souffle de vent frais les emportent. Le chemin débouche sur une petite clairière, un lièvre au ventre blanc, bondit, s'éloigne, nous observe un instant en claquant ses oreilles, j'ai pas envie de jouer avec lui, la route est encore longue et déjà la faim me tenaille.

Une pente abrupte nous fait face, les bûcherons qui ont travaillé d'arrache pied, ont tracé un nouveau sentier, quelques branches et jeunes arbrisseaux nous frôlent et semblent vouloir nous retenir, le tempo de nos pas se fait plus incisif pour arriver au sommet, profiter de la clarté et de la vue.

les fruitiers en fleurs se penchent sur notre passage accompagnés par des butineurs bourdonnants. Sous nos pas le sol est jonché de violettes odorantes, de nombreuses petites clochettes blanches se referment timidement devant moi. En furetant un peu sous les oxalis j'ai découvert des fleurs de fraisiers plein de promesses. les fragances sucrées se mêlent aux senteurs fortes de résineux coupés que la brise s'amuse à partager avec nous, un peu à la façon d'un flux et reflux.

Tout est magique ! le silence enveloppant nous berce. Nous sommes seuls, comblés, enfin presque ! ça y est, on déballe ma gamelle (il était temps !) qu'est ce que je disais...ah oui ! nous sommes rassasiés donc heureux  Sous les pommiers en fleurs, un cheval s'éveille, tandis que couché sur le flanc j'écoute mon coeur qui chante et frissonne, mes yeux se ferment, mon corps fatigué se détend, ma poitrine se gonfle de joie...Charly le bienheureux est parti au pays des rêves !

"Celui qui poursuit un rêve n'en désire pas au fond la réalisation, il veut seulement pouvoir continuer à rêver"

Comments

[madilysfraganne]

C est tellement joliment écrit,que l on s y croirait

Bonne nuit

Bizzzz sur truffe

[carpe koi]

Votre chien est adorable. Il a quel age ?